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Simply Red

jeudi, juillet 18th, 2013

Voilà une étole que j’ai pris énormément de plaisir à tricoter même s’il m’a fallu beaucoup de temps pour la terminer et pour écrire cet article. Un tricot qui a une jolie histoire. Un de ceux que j’ai eu le plus de plaisir à offrir.

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PatronMelody’s shawl
Laine: Malabrigo sock couleur Tiziano Red – achetée chez pretty laine
D’autres photos sur la page du projet : Simply Red

Quand notre fille est née, j’ai mis du temps à (re)trouver mon rythme. La fatigue, la nouveauté, le changement dans notre vie, bref, ce ne fut pas simple. Comme pour tous les parents j’imagine, c’est une période où le temps s’arrête un peu et où l’on se laisse délicieusement dépasser par les évènements, et par les pleurs gazouillis.

Au milieu de tout ça, de la fatigue, de cette sensation d’être parfois débordée, j’ai reçu un samedi matin un colis surprise. C’était Esme qui nous envoyait quelques uns de ses délices pour nous redonner des forces!

Son cadeau gourmand : des cookies, des guimauves aussi légères que des nuages qui vous donnent l’impression de manger un bout de paradis, des marrons glacés, des madeleines, des sablés au citron à tomber par terre, et j’en oublie.

On ne se connait pas vraiment beaucoup toutes les deux. On s’est croisées à une sortie photo organisée par Lense un jour d’été à Fontainebleau. Mais nos timidités respectives nous ont tenues à bonne distance (c’est con!). Depuis, Esme s’est installée à Bordeaux où elle a ouvert un chouette salon de thé. C’est donc surtout sur twitter que l’on a fait connaissance et que par boutade, un jour, je lui ai réclamé des pâtisseries pour me remettre de mes émotions.

Et à ma grande surprise, j’ai reçu quelques jours plus tard le colis dont je parlais plus haut, un geste qui m’a vraiment énormément touchée.

Alors j’étais bien décidée moi aussi à lui faire un chouette colis, à ma manière. Je ne sais pas faire voyager les pâtisseries (en tous cas les miennes ne tiennent pas la comparaison face aux siennes qui sont si délicieuses), alors j’ai naturellement opté pour un truc en tricot.

Les étoles, c’est un peu ma marque de fabrique, j’adore ça, j’adore les faire, et ce sont des pièces qui plaisent beaucoup et que l’on peut porter facilement. Pour la laine j’ai choisi le fil malabrigo sock, facile d’entretien tout en étant très doux. La couleur, un beau rouge sombre aux reflets changeants, il est flamboyant au soleil, plus discret sous les lumières plus sombre.

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D’un point de vue technique cette étole tout en jersey est très simple à réaliser. Seule condition pour se lancer: savoir tricoter en rond et ne pas se lasser du jersey.  Un tricot « mindless » qui permet de suivre un film, peut être interrompu sans craindre de se perdre dans les instructions (idéal pour tricoter dans les transports ou en vacances).
Et si j’ai mis du temps à le finir, vous l’aurez deviné, ce n’est pas seulement parce qu’il s’agit d’une grosse pièce mais surtout parce qu’il m’a fallu un peu de temps pour retrouver mon rythme de tricot (et du temps libre).

Une fois fini on détricote les franges on bloque au fer et on coupe au milieu (La dernière photo a été prise juste avant de couper).

Voilà un tricot que j’aime beaucoup parce que sa simplicité loin de le desservir permet de donner toute sa beauté à la couleur et la texture du fil qu’on choisit pour le réaliser.

Un nuage autour du cou

lundi, janvier 7th, 2013

Il y a quelques temps, ma mère m’a demandé de lui tricoter un col qu’elle pourrait mettre quand elle prend son scooter. Le cahier des charges était assez précis: fallait quelque chose de chaud, de très doux, de blanc/écru, qui couvre bien les épaules et puisse monter sur le nez (pour être porté sous le casque un peu comme un passe montagne).

D’abord, le fil. J’ai choisi la malabrigo silky merino, un mélange de soie et de laine mérinos d’une douceur à tomber. La soie apporte chaleur sans avoir un fil trop épais. Je l’ai tricoté avec un fil de mohair de rowan pour apporter le moelleux façon cocon.

 

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Pour le modèle, après pas mal d’hésitations, j’ai finalement décidé de faire des côtes 4/4 sur la partie du cou. Elle peut ainsi se replier façon col roulé ou être dépliée et remontée sur le nez.

Pour les épaules, je suis passée en jersey. Pour que ce soit bien enveloppant j’ai réparti des augmentations régulièrement au gré du tricot.

 

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Patron: y en a pas vraiment
Laine:
Malabrigo Silky merino couleur natural et Rowan Kidsilk haze couleur cream achetées chez Prettylaine
D’autres photos sur la page du projet: Un nuage autour du cou

 

Résultat: aussitôt offert, aussitôt adopté. Mission accomplie! C’est un projet rapide à faire et qui fait un cadeau parfait. À l’occasion faudra que je mette les instructions par écrit (enfin si ça intéresse quelqu’un!?).

Réussir à tricoter le pull parfait #5: choisir un modèle que vous porterez

vendredi, mars 2nd, 2012

Voilà, après avoir choisi le bon modèle, le bon fil, une coupe qui vous avantage, vous avez normalement trouvé votre pull idéal. Et bien pas forcément. Encore faut-il le porter.

Je sais, ce dernier article peut vous paraître superflu et pourtant, je pense que c’est le plus important de tous.

C’est sans doute évident pour certains, mais par exemple, il m’a fallu du temps pour admettre que les fils qui me plaisent (colorés) ne donnent pas des pulls que j’aime.

Et il m’a fallu également comprendre que les modèles très techniques ou compliqués qui me font de l’oeil sur ravelry (et que j’aime faire pour le défi que ça représente) ne sont pas forcément des choses que je pourrais porter.

Voilà pour mon cas. Mais l’inverse peut être vrai aussi. Si vous portez des couleurs funky, et des gilets tarabiscotés, tricotez en aussi. La timidité est aussi nuisible que l’excès de folie!

Si j’en crois mon expérience, celle des copines tricoteuses, plus le modèle que vous tricoterez sera proche de ce que vous avez déjà dans votre garde robe ou de celle de la personne à qui vous offrez votre tricot et plus il sera porté. Et pourtant j’ai remarqué que la quasi totalité des d’entre-nous font exactement l’inverse. Sans doute parce que tricoter prend du temps, alors on veut atteindre un résultat extraordinaire et/ou qui change de ce qu’on a déjà dans son placard.

Dans mon cas, après plusieurs errances, j’ai fini par comprendre que plus un tricot est simple et passe partout et plus je le mets.

Attention, les tricots très compliqués ou très texturés ou en très gros fil, même s’ils sont très satisfaisants à réaliser (à cause du défi technique ou parce que ça va très vite avec le gros fil) ont malheureusement parfois  un coté ringard (mais là c’est avant tout histoire de goût) ou sont très épais, donc trop chauds (ce qui les rend parfois difficiles à porter sous un manteau et/ou ne laisse que peu de jours dans l’année pour les mettre. Pour vous donner un exemple mon gros gilet à torsades est très chouette mais si je mets mon manteau par dessus j’ai l’air d’une baleine!).

Pour les couleurs, plus c’est proche de ce que vous portez déjà et plus vous l’assortirez facilement à vos tenues habituelles. Attention, le rendu d’une laine en pelote ou tricotée en pull est différent. Il faut essayer d’imaginer ce que donnera un vêtement ENTIER dans cette couleur (un peu comme quand on choisit une peinture juste d’après la couleur du couvercle sur le pot, ce n’est jamais facile).

Au début j’ai fait l’exact inverse, j’ai tricoté du jaune qui pète, des torsades au kilomètre.

J’étais pleine de bonne volonté (si si j’vous jure), et je suis très fière de ces pièces. Mais la vérité c’est que même si elles me vont très bien et que je me suis éclatée à les tricoter (j’ai donc surmonté toutes les difficultés dont je vous ai parlé cette semaine), elles sont pour moi très difficiles à porter. Du coup je trouve dommage tout ce temps passé à réaliser de beaux tricots qui me vont parfaitement et que finalement je ne mets pas.

Je choisissais les fils que je trouvais jolis sans trop me poser de question. « Ce jaune est chouette, ça fait soleil, j’en ferai forcément quelque chose« . J’en ai effectivement fait un beau gilet, mais que je ne mets pas. Fail.

Je préfère (et de loin) porter des tricots plus passe-partout (tant dans la forme que dans la couleur). Mais il est vrai que c’est beaucoup moins fun à tricoter.

Alors que faire?

J’ai fait la fofolle au début, je me suis éclatée à tricoter des trucs funkys ou difficiles. Inversement, je connais des tricoteuses qui par timidité on tricoté des trucs trop simples ou trop discrets et l’ont regretté.

Maintenant je préfère être raisonnable, choisir des coloris moins violents et des modèles plus basiques (ce qui ne veut pas forcément dire qu’ils sont plus simples à faire contrairement à ce que je croyais au début). Je compense le manque de « folie » en choisissant des fils de qualité si c’est dans mes moyens ou en jouant sur les faux unis. Le fait de porter mes tricots plus souvent est vraiment très gratifiant (plus que de tricoter un truc fou-fou ou difficile, mais ça je ne le sais que maintenant). Je garde les coloris funkys pour les accessoires. J’ai trouvé ainsi mon équilibre.

J’ai décidé pour 2012 de me tricoter les basiques discrets comme ceux que j’achète habituellement en magasin au fur et à mesure que j’ai besoin de renouveler ces pièces dans ma garde robe.

Ce pull Mistigri qui illustrait l’article de lundi et que je viens de finir en est la première pièce. J’aurais tout à fait pu acheter ce pull en magasin. Il correspond à mes goûts et à ce que je porte.

C’est mon premier pull parfait.

(promis je n’ai pas de pince à linge dans le dos ;))

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Conclusion: Voilà vous connaissez maintenant ma routine pour choisir un modèle. Elle m’a demandé pas mal de temps, de nombreux échecs et beaucoup de persévérance. Mon exemple (que je cite beaucoup) n’a pas valeur de généralité, mais il est plus là pour expliquer la démarche. Et puis, il faut que je sois totalement honnête, j’ai beau avoir trouvé un « équilibre » il m’arrive aussi parfois de le rompre en pleine connaissance de cause pour me faire plaisir (comme avec ma veste rouge dernièrement).

Il vous faut maintenant trouver la recette qui vous correspond pour tricoter des pulls qui vous plaisent, vous ressemblent, et que vous porterez.

J’espère que cette série d’articles vous y aidera et que ça vous a plu. Si vous voulez en garder une trace il vous suffit de mettre en favori l’article de lundi (il contient les liens vers tous les autres).

Si vous avez des questions, remarques, critiques ou conseils, les commentaires sont à vous 🙂

Bon tricot!

Réussir à tricoter le pull parfait #4 : choisir un modèle qui vous va BIEN

jeudi, mars 1st, 2012

C’est probablement la partie la plus difficile. On peut toujours surmonter un modèle trop compliqué, on peut toujours adapter un modèle à un fil pour lequel il n’était pas prévu. Par contre si ça ne vous va pas, y a pas grand chose à faire.

Comment éviter ça?

D’abord, ne pas se lancer sur un coup de tête. Ensuite, bien connaître sa morphologie, mais aussi les pièces qu’on porte le plus. Savoir ce qui nous avantage vraiment.

Le plus simple pour donner un exemple est de vous expliquer comment je procède pour moi:

Je suis grosse et je préfère les modèles près du corps (sans être moulants non plus). Je trouve que ça me met davantage en valeur et que ça me va mieux que les trucs amples. Il me faut donc un modèle disponible en grande taille et ajusté. Si j’hésite entre deux tailles je prends donc la plus petite. Si vous aimez être à l’aise dans un pull, vous ferez donc l’inverse.

Je lis toujours les patrons en intégralité avant de me lancer pour savoir si je les comprends et surtout si je pourrai les adapter à ma carrure si besoin. J’ai la taille marquée et les hanches très larges il faut donc que je puisse rajouter des augmentations sur le bas du pull. J’ai des gros bras donc j’en tiens compte aussi et je laisse toujours quelques mailles en plus pour les manches. Je les tricote également plus longues.

Je choisis généralement mes modèles sur ravelry parce qu’ainsi je peux aller examiner ce que ça donne en « vrai » sur les tricoteuses qui les ont déjà réalisés. Je suis particulièrement attentive à celles qui ont une morphologie proche de la mienne (gros seins/grosses fesses/taille marquée). Je vais vérifier leurs impressions sur le modèle et si elles l’ont adapté ou pas, si ça taille grand ou petit.

Si c’est un gilet je veux pouvoir le fermer au milieu, parce que je porte toujours mes gilets comme ça:

Je ne porte JAMAIS de pulls ou gilet à manches courtes (à vrai dire, je n’ai jamais compris le concept et j’ai toujours froid aux extrémités) donc si un de ces modèles me plait je vérifie qu’on peut facilement y ajouter des manches.

Je ne choisis que des modèles qui avantagent les tricoteuses ayant une morphologie proche de la mienne. A force vous saurez reconnaitre ceux qui vous iront et écarter les modèles qui ne vous iront pas même s’ils vous plaisent.

Par exemple : il y a peu je rêvais du fameux pull aux hiboux. J’ai renoncé pour plusieurs raisons. Beaucoup de tricoteuses ont signalé que ça taille vraiment très petit et la plus grande taille proposée était un peu juste. En allant voir ce que ça donnait porté, j’ai constaté que sur les femmes qui ont des gros seins, le col serré et les hiboux sur le haut attirent l’attention sur la poitrine et la font paraître plus grosse. Enfin, ce pull se tricotant en bottom-up (de bas en haut), il est difficile de l’essayer pour vérifier qu’on a assez d’aisance aux niveaux des bras.
Je lui ai préféré le pull Mistigri présenté lundi et en photo un peu plus bas et je ne regrette pas mon choix!

Il vous faudra avoir la même démarche pour choisir un modèle qui vous ira. Le plus souvent les fioritures (torsades, parties texturées ou en point relief) attirent le regard. Si elles sont sur une zone que vous ne voulez pas mettre en avant, alors ce modèle risque de ne pas vous plaire une fois fini et porté.

Si vous êtes très menu(e), allez vérifier comment taille le modèle et comment il va à des personnes ayant votre morphologie.

Et surtout, prenez vos mesures avec soin et comparez les avec ce qui est indiqué dans le patron. C’est aussi très souvent une étape que l’on zappe et pourtant elle est cruciale.
En effet, elle vous permettra de déterminer si vous devez adapter le patron ou pas (faire des diminutions si c’est trop large, ou rajouter des augmentations si c’est trop étroit). 
Pour adapter le patron sur le corps du pull, le mieux est de faire les augmentations ou diminutions sur les cotés. Je laisse toujours un marqueur au niveau du milieu du dessous de bras et je fais les diminutions et augmentations de chaque coté de ce marqueur.

Et c’est là que savoir détricoter peut être très important. Si vous constatez que le pull est trop juste ou trop large il vous faudra en détricoter un peu pour corriger ça.

Je conseille souvent de tricoter les manches un peu plus longues. Avec les plis qui se forment au creux du coude quand on porte le pull, elles ont tendance à remonter (et ça m’agace on dirait du coup qu’elles sont trop courtes).

Si vous ne tricotez pas pour vous mais pour un proche, questionnez le sur ses pièces favorites. Si le modèle le permet, faites le lui essayer en cours de tricotage (je sais, ça gâche l’effet de surprise, mais c’est vraiment important si vous voulez que votre tricot soit réussi).

C’est exactement ce que j’ai fait avec Michel. Je lui ai fait choisir le modèle en lui conseillant de prendre quelque chose de proche de ce qu’il porte le plus. Et je lui faisais essayer au fur et à mesure. J’ai ainsi pu ajuster en fonction de sa morphologie et heureusement car par exemple les manches du pull marron telles que prévues dans le patron étaient trop petites.

Mon conseil: Observez bien les modèles que vous portez le plus souvent et ceux dont vous recevez le plus de compliments (ce ne sont pas toujours les mêmes!).
C’est le moment d’être honnête avec vous même, de connaître vos points forts et atouts, de décider quelle partie de votre anatomie mettre en valeur ou pas.

Ne choisissez pas un modèle selon la façon dont la jolie fille du magazine ou le mannequin le porte.

Les photos sont souvent trompeuses ah ah

(Voilà, mon secret de fabrication est dévoilé!!! Rita mon mannequin de bois est bien plus petite et menue que moi. Je dois donc tricher pour prendre mes pulls en photo. Les magazines de tricots, les designers de patrons font exactement la même chose. D’où l’avantage de Ravelry pour voir le tombé du tricot sur de « vrais » gens qui ne se baladent pas avec des pinces à linge dans le dos).

Ne copiez pas le dernier pull que vient de finir cotre copine de tricot préférée. Ce qui lui va ne vous ira pas forcément. Essayez toujours d’imaginer ce que le modèle donnera sur vous et si vous vous voyez le porter.

Voilà qui m’amène tout droit au dernier thème que nous aborderons demain: choisir un modèle que vous porterez.
A votre tour n’hésitez pas à donner vos conseils dans les commentaires!

Réussir à tricoter le pull parfait #3 le choix du fil

mercredi, février 29th, 2012

Maintenant que vous avez choisi le modèle qui vous plait, il va falloir acheter le fil pour le réaliser. Là ça se complique:

Le plus souvent les patrons vous indiquent quelle laine utiliser. Chez les grandes marques ils sont même conçus spécialement pour le fil qui est vendu dans la boutique.

Si vous êtes un peu plus autonome (ou que comme moi vous trouvez le choix dans les grandes marques trop limité tant au niveau des patrons que des laines) vous irez probablement sur la toile (et donc sur ravelry ou sur tricotin) chercher des patrons et des fils à des prix plus attractifs et dans des coloris plus sympas.

J’en profite pour glisser un mot au sujet de Ravelry.
C’est un site communautaire de tricot et de crochet. Il regroupe une bibliothèque impressionnante de patrons, techniques, laines, mais aussi des forums. C’est hyper pratique, et les fonctionnalités de recherches sont vraiment bien faites. J’y suis tout le temps. Chaque utilisateur y ajoute des photos de ses réalisations ce qui permet de voir le rendu des modèles tricotés par des vrais gens et portés par des personnes  ayant tous types de morphologie.

On peut aussi y voir le rendu de tous les fils vendu dans le monde (ou presque). Tu as acheté de la laine chez Berger du fil, tu veux voir ce que ça donne en pull, en gilet, en écharpe, en berêt? Un modèle te plait et tu veux des suggestions de fils ou savoir quel a été le fil le plus utilisé pour le réaliser? Avec Revelry c’est possible. Et c’est très pratique. Les utilisateurs donnent aussi leur avis sur les fils, leur tenue au lavage, est-ce que ça bouloche etc.

Le seul « hic » c’est que le site est en anglais. Mais il y a beaucoup de français qui y sont inscrits et plein de forums regroupant les tricoteur/euses francophones. C’est très utile aussi quand vous êtes bloqués sur une difficulté, il y a toujours quelqu’un pour vous aider. (ceci dit, pour moi qui parle un anglais scolaire « l’anglais du tricot » m’est venu très vite grâce au dico que j’ai trouvé sur le site de Knitspirit et je peux utiliser ravelry sans souci)

Pour en revenir à notre choix de fil, la matière et la tenue sont très importantes. Les laines n’ont pas toutes la même composition, ni la même qualité et donc pas le même rendu. Et là encore l’expérience et le goût de chacun jouent beaucoup.

Ce que je retiens de mes deux ans de tricot et presque une quinzaine de vêtements tricotés pour petits et grands, réussis ou ratés:

Les alpagas sont très « mous » ils ont donc une tenue plutôt fluide, même avec les fils épais. Fins ou moyens, ils sont parfaits pour les petits gilets et pulls qu’on mets par dessus un autre vêtement (genre les ptits pulls en col v). Épais, ils vont très bien également pour les pulls qui ont des cols drapés comme l’idlewood.

L’alpaga est souvent « poilu » et le coté « mou » rend la définition du point moins bonne. Vos torsades et points compliqués se verront moins. Les tons clairs perdent beaucoup de poils (même trop à mon avis, j’ai renoncé à les tricoter à cause de ça).
C’est un fil très chaud, résistant et qui s’étire bien au blocage mais qui reste onéreux.

Le cachemire: LE fil doux par excellence, le plus beau, le plus cher et le plus galère à entretenir aussi….

Les laines: vierges (qui souvent grattent un peu) ou mérinos (très doux et ne gratte pas, mais très fragile) ont un rendu plus « rustique ». La définition de point est meilleure qu’avec de l’alpaga et la tenue aussi. Ce sont ces fils là qui sont les plus utilisés pour les pulls et gilets. Il est possible d’en trouver de très bons marché (comme la cascade 220 wool) et dans plein de couleurs. Certains passent en machine (surtout parce que les machines actuelles ont maintenant des programmes « délicats » qui lavent à froid), mais globalement ce sont des fils qui restent fragiles et souvent boulochent.
Ils s’étirent un peu au blocage mais feutrent aussi très vite si on ne fait pas attention à la température de lavage!

Le coton: je connais mal cette matière. Je n’aime pas trop l’utiliser. Ce fil est facile d’entretien et souvent réservé aux tricots « d’été » (débardeurs, pulls légers) ou aux gens allergiques à la laine. La définition des points est très bonne quand on tricote avec ce fil. Il n’est pas élastique et ne se détend pas au blocage donc choisissez avec soin la taille que vous allez tricoter!

Les matières synthétiques:

Elles sont nombreuses. Les plus utilisées sont l’acrylique, le polyamide, et le nylon (surtout utilisé dans les fils à chaussettes).

On les dénigre beaucoup, surtout l’acrylique, mais elle est sont aussi durables que la laine, ne grattent pas forcément davantage  et certains mélanges tiennent bien mieux que des fils pourtant 100% naturels. Et surtout ces matières sont souvent plus faciles d’entretien (lavage à la machine, voire sèche linge autorisé, voilà qui change la vie).
Attention toutefois, il ne faut pas repasser l’acrylique ou un fil qui en contient plus de 50%. Sous l’effet de la chaleur elle se désagrège et le fil perd de sa tenue, devient « mou » (ceci dit cela peut être un effet volontairement recherché par exemple quand on tricote un long gilet fluide).

Tous ces types de fils peuvent également être mélangés. Par exemple une pelote peut contenir 50% d’acrylique et 50% de laine. L’acrylique apporte la facilité d’entretien, la laine la chaleur et le rendu d’un fil naturel.

Selon que vous tricotez un gilet fluide ou un truc qui nécessite plus de tenue, votre choix de fil ne sera pas le même.
Si vous achetez votre laine en boutique, n’hésitez pas à demander conseil à la vendeuse et à lui montrer le modèle que vous voulez tricoter (ne lui dites pas « je veux cette laine pour en faire un gilet », c’est un peu comme rentrer chez un concessionnaire et lui dire « je veux une voiture »,  ayez le patron sur vous et montrez le lui!!!).

On peut obtenir des rendu plus « rigides » en tricotant la laine avec des aiguilles plus petites que prévu (et à l’inverse un rendu plus fluide en la tricotant avec des aiguilles plus grosses). Mais ce type d’expérimentations est généralement réservée aux tricoteuses plus expertes. Là encore les vendeuses sont souvent de bon conseil.

Pour ce qui est de la couleur, là vous êtes seul(e) juge. Ceci dit, c’est un point sur lequel je reviendrai plus précisément dans l’article qui aborde le thème « choisir un tricot que vous porterez ».

Une petite astuce cependant : Si vous utilisez des laines en « faux unis » qui sont très à la mode en ce moment comme les malabrigo ou madelinetosh,

assurez-vous d’avoir suffisamment de fil et du même bain pour faire tout votre pull.
Au changement de pelotes, alternez sur quelques rangs entre les deux pelotes (il m’est arrivé d’avoir des écheveaux aux teintes différentes même s’ils étaient du même bain).
Si vous faites un pull en raglan, commencez un nouvel écheveau juste avant de mettre les manches en attente, changez à nouveau d’écheveau quelques rangs après. Gardez de coté ce qu’il reste de l’écheveau que vous utilisiez au moment de mettre les manches en attente. Vous le diviserez en deux et l’utiliserez pour commencer chaque manche et ainsi être certain qu’il n’y aura pas de rupture de teinte au niveau des manches (pareil, si je vous donne cette astuce, c’est que ça m’est déjà arrivé et c’est assez rageant).

Lorsque je n’utilise pas le fil préconisé par le patron, j’essaie d’en choisir un qui ait la même grosseur et le même échantillon que celui qui est préconisé par le modèle. Je n’aime pas faire les calculs pour adapter un patron. Si vous êtes débutant, je vous le déconseille.

Ah, nous voilà arrivé à l’échantillon, le truc qui (soyons honnêtes), emmerde tout le monde! Il est vivement recommandé d’en réaliser un. Et donc je vous recommande vivement de le faire, si si…. (je ne sais pas si ça se voit que j’suis pas hyper crédible là!).

Je dois hélas avouer que sur ce plan là je suis très mauvaise élève. Je n’en fais quasiment jamais. MAIS je choisis le plus souvent des modèles qui se tricotent de haut en bas, sans couture et donc me permettent de les essayer (et donc d’ajuster si nécessaire) en cours de route (pas folle la guêpe!)

Quand je choisis des modèles construits autrement j’applique la technique de l’échantillon de feignasse!

Comment ça fonctionne?
Si l’on vous demande de réaliser un échantillon (tricoter un carré de 10 cm de côté) pour être certain que ce que vous tricoterez correspondra aux mesures qui sont indiquées dans le patron. Ces mesures sont données en hauteur et en largeur. L’échantillon permet de vérifier que vous aurez la bonne hauteur (nombre de rangs) et la bonne largeur (nombre de mailles) si vous suivez les instructions.
Quand on tricote, il est facile de modifier la hauteur (il suffit de faire plus ou moins de rangs). Par contre il est plus compliqué de changer la largeur (nombre de mailles). C’est le plus souvent de la largeur que dépend vraiment la réussite du pull. Pas assez large votre pull sera trop petit. Trop, il sera trop grand.

L’échantillon de feignasse consiste donc à vérifier uniquement la largeur de l’échantillon et pour cela pas besoin de tricoter tout un carré, quelques centimètres de haut suffisent:

Là on voit bien qu’entre les bordures de point mousse j’ai 4 inches de jersey (c’est la norme des échantillons dans les patrons en anglais). Généralement je réalise cet échantillon sur une aiguille circulaire et je fais glisser le tricot sur le fil avant de prendre la mesure. Ainsi il se comporte comme si les mailles étaient rabattues (l’aiguille resserre le tricot il est toujours un peu plus large et lâche une fois libéré de l’aiguille). Mais là c’était plus pratique pour la photo de prendre une aiguille droite.

Cette technique a toutefois une limite: normalement les échantillons doivent être lavés et bloqués. Il faut donc ne l’employer qu’avec des laines qui tiennent bien au lavage (ou alors rabattre les mailles de votre « mini-échantillon » et le laver).

Si votre échantillon ne correspond pas à ce qui est recommandé par le patron, alors soit il faut changer de taille d’aiguilles (mais attention ça va jouer sur la tenue du tricot), soit il faut changer de fil.

Faut-il privilégier la matière et prendre un fil luxueux ou le coté pratique en optant pour un fil mélangé?
Là encore le choix est surtout question de goût. Tenez compte quand même de l’usage que vous comptez faire de votre tricot.
Un pull qui sera porté très souvent, ou par des enfants risque de ne pas durer longtemps s’il est réalisé dans un fil luxueux ou fragile. Mais si vous êtes prêt(e) a en prendre grand soin et à la laver à la main, alors vous pouvez oser les fils en matières nobles.

On fait souvent la layette dans des fils tous doux et précieux tels que le mérinos et le cachemire. Et ça fait souvent le cauchemar des mamans (sérieusement vous pensez vraiment que quand on vient d’avoir un bébé on a le temps de laver quelques pièces à la main avec du mir laine et de les faire sécher à plat pendant des jours?). Pour le coup les fils bébés vendus par les grandes marques font parfaitement l’affaire et PASSENT EN MACHINE. Le rêve! (astuce :  si vous cherchez des coloris plus vifs, les fils à chaussette font aussi l’affaire pour faire des pièces de layette et sont faciles d’entretien).

Les fils mèches ou en pur mérinos boulochent souvent beaucoup. Les torsades et points en relief augmentent encore le boulochage (je ne vous cache pas que ça m’aurait arrangé de savoir ça AVANT de faire tout un putain de pull en torsades).

Mon conseil : Choisissez un fil qui est le plus proche possible de ce qui est recommandé par le patron et ne pensez pas seulement à un fil doux ou joli. Lisez toujours les instructions d’entretien AVANT d’acheter. N’oubliez pas que vous tricotez un vêtement destiné à être porté (le fil doit donc  supporter les frottements et pouvoir être lavé souvent).

Au début j’achetais des fils très luxueux et c’est un choix que je fais de moins en moins souvent aujourd’hui parce qu’ils sont trop fragiles et compliqués à entretenir.

Si vous avez la peau sensible, sachez que les fils grattent toujours un peu plus une fois tricotés qu’en pelote (enfin je trouve).

GARDEZ LES ÉTIQUETTES DES PELOTES (ou notez dans un calepin les instructions de lavage des pulls que vous tricotez).
Si vous offrez vos tricots, n’oubliez pas de préciser toutes ces infos à la personne à laquelle vous les donnez, en utilisant par exemple de jolies étiquettes.

Et si vous avez un doute sur l’entretien d’un fil, lavez-le à la main et dans une eau froide (mais pas glacée).

Prochain article: choisir un modèle qui vous va bien