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Réussir à tricoter le pull parfait #3 le choix du fil

mercredi, février 29th, 2012

Maintenant que vous avez choisi le modèle qui vous plait, il va falloir acheter le fil pour le réaliser. Là ça se complique:

Le plus souvent les patrons vous indiquent quelle laine utiliser. Chez les grandes marques ils sont même conçus spécialement pour le fil qui est vendu dans la boutique.

Si vous êtes un peu plus autonome (ou que comme moi vous trouvez le choix dans les grandes marques trop limité tant au niveau des patrons que des laines) vous irez probablement sur la toile (et donc sur ravelry ou sur tricotin) chercher des patrons et des fils à des prix plus attractifs et dans des coloris plus sympas.

J’en profite pour glisser un mot au sujet de Ravelry.
C’est un site communautaire de tricot et de crochet. Il regroupe une bibliothèque impressionnante de patrons, techniques, laines, mais aussi des forums. C’est hyper pratique, et les fonctionnalités de recherches sont vraiment bien faites. J’y suis tout le temps. Chaque utilisateur y ajoute des photos de ses réalisations ce qui permet de voir le rendu des modèles tricotés par des vrais gens et portés par des personnes  ayant tous types de morphologie.

On peut aussi y voir le rendu de tous les fils vendu dans le monde (ou presque). Tu as acheté de la laine chez Berger du fil, tu veux voir ce que ça donne en pull, en gilet, en écharpe, en berêt? Un modèle te plait et tu veux des suggestions de fils ou savoir quel a été le fil le plus utilisé pour le réaliser? Avec Revelry c’est possible. Et c’est très pratique. Les utilisateurs donnent aussi leur avis sur les fils, leur tenue au lavage, est-ce que ça bouloche etc.

Le seul « hic » c’est que le site est en anglais. Mais il y a beaucoup de français qui y sont inscrits et plein de forums regroupant les tricoteur/euses francophones. C’est très utile aussi quand vous êtes bloqués sur une difficulté, il y a toujours quelqu’un pour vous aider. (ceci dit, pour moi qui parle un anglais scolaire « l’anglais du tricot » m’est venu très vite grâce au dico que j’ai trouvé sur le site de Knitspirit et je peux utiliser ravelry sans souci)

Pour en revenir à notre choix de fil, la matière et la tenue sont très importantes. Les laines n’ont pas toutes la même composition, ni la même qualité et donc pas le même rendu. Et là encore l’expérience et le goût de chacun jouent beaucoup.

Ce que je retiens de mes deux ans de tricot et presque une quinzaine de vêtements tricotés pour petits et grands, réussis ou ratés:

Les alpagas sont très « mous » ils ont donc une tenue plutôt fluide, même avec les fils épais. Fins ou moyens, ils sont parfaits pour les petits gilets et pulls qu’on mets par dessus un autre vêtement (genre les ptits pulls en col v). Épais, ils vont très bien également pour les pulls qui ont des cols drapés comme l’idlewood.

L’alpaga est souvent « poilu » et le coté « mou » rend la définition du point moins bonne. Vos torsades et points compliqués se verront moins. Les tons clairs perdent beaucoup de poils (même trop à mon avis, j’ai renoncé à les tricoter à cause de ça).
C’est un fil très chaud, résistant et qui s’étire bien au blocage mais qui reste onéreux.

Le cachemire: LE fil doux par excellence, le plus beau, le plus cher et le plus galère à entretenir aussi….

Les laines: vierges (qui souvent grattent un peu) ou mérinos (très doux et ne gratte pas, mais très fragile) ont un rendu plus « rustique ». La définition de point est meilleure qu’avec de l’alpaga et la tenue aussi. Ce sont ces fils là qui sont les plus utilisés pour les pulls et gilets. Il est possible d’en trouver de très bons marché (comme la cascade 220 wool) et dans plein de couleurs. Certains passent en machine (surtout parce que les machines actuelles ont maintenant des programmes « délicats » qui lavent à froid), mais globalement ce sont des fils qui restent fragiles et souvent boulochent.
Ils s’étirent un peu au blocage mais feutrent aussi très vite si on ne fait pas attention à la température de lavage!

Le coton: je connais mal cette matière. Je n’aime pas trop l’utiliser. Ce fil est facile d’entretien et souvent réservé aux tricots « d’été » (débardeurs, pulls légers) ou aux gens allergiques à la laine. La définition des points est très bonne quand on tricote avec ce fil. Il n’est pas élastique et ne se détend pas au blocage donc choisissez avec soin la taille que vous allez tricoter!

Les matières synthétiques:

Elles sont nombreuses. Les plus utilisées sont l’acrylique, le polyamide, et le nylon (surtout utilisé dans les fils à chaussettes).

On les dénigre beaucoup, surtout l’acrylique, mais elle est sont aussi durables que la laine, ne grattent pas forcément davantage  et certains mélanges tiennent bien mieux que des fils pourtant 100% naturels. Et surtout ces matières sont souvent plus faciles d’entretien (lavage à la machine, voire sèche linge autorisé, voilà qui change la vie).
Attention toutefois, il ne faut pas repasser l’acrylique ou un fil qui en contient plus de 50%. Sous l’effet de la chaleur elle se désagrège et le fil perd de sa tenue, devient « mou » (ceci dit cela peut être un effet volontairement recherché par exemple quand on tricote un long gilet fluide).

Tous ces types de fils peuvent également être mélangés. Par exemple une pelote peut contenir 50% d’acrylique et 50% de laine. L’acrylique apporte la facilité d’entretien, la laine la chaleur et le rendu d’un fil naturel.

Selon que vous tricotez un gilet fluide ou un truc qui nécessite plus de tenue, votre choix de fil ne sera pas le même.
Si vous achetez votre laine en boutique, n’hésitez pas à demander conseil à la vendeuse et à lui montrer le modèle que vous voulez tricoter (ne lui dites pas « je veux cette laine pour en faire un gilet », c’est un peu comme rentrer chez un concessionnaire et lui dire « je veux une voiture »,  ayez le patron sur vous et montrez le lui!!!).

On peut obtenir des rendu plus « rigides » en tricotant la laine avec des aiguilles plus petites que prévu (et à l’inverse un rendu plus fluide en la tricotant avec des aiguilles plus grosses). Mais ce type d’expérimentations est généralement réservée aux tricoteuses plus expertes. Là encore les vendeuses sont souvent de bon conseil.

Pour ce qui est de la couleur, là vous êtes seul(e) juge. Ceci dit, c’est un point sur lequel je reviendrai plus précisément dans l’article qui aborde le thème « choisir un tricot que vous porterez ».

Une petite astuce cependant : Si vous utilisez des laines en « faux unis » qui sont très à la mode en ce moment comme les malabrigo ou madelinetosh,

assurez-vous d’avoir suffisamment de fil et du même bain pour faire tout votre pull.
Au changement de pelotes, alternez sur quelques rangs entre les deux pelotes (il m’est arrivé d’avoir des écheveaux aux teintes différentes même s’ils étaient du même bain).
Si vous faites un pull en raglan, commencez un nouvel écheveau juste avant de mettre les manches en attente, changez à nouveau d’écheveau quelques rangs après. Gardez de coté ce qu’il reste de l’écheveau que vous utilisiez au moment de mettre les manches en attente. Vous le diviserez en deux et l’utiliserez pour commencer chaque manche et ainsi être certain qu’il n’y aura pas de rupture de teinte au niveau des manches (pareil, si je vous donne cette astuce, c’est que ça m’est déjà arrivé et c’est assez rageant).

Lorsque je n’utilise pas le fil préconisé par le patron, j’essaie d’en choisir un qui ait la même grosseur et le même échantillon que celui qui est préconisé par le modèle. Je n’aime pas faire les calculs pour adapter un patron. Si vous êtes débutant, je vous le déconseille.

Ah, nous voilà arrivé à l’échantillon, le truc qui (soyons honnêtes), emmerde tout le monde! Il est vivement recommandé d’en réaliser un. Et donc je vous recommande vivement de le faire, si si…. (je ne sais pas si ça se voit que j’suis pas hyper crédible là!).

Je dois hélas avouer que sur ce plan là je suis très mauvaise élève. Je n’en fais quasiment jamais. MAIS je choisis le plus souvent des modèles qui se tricotent de haut en bas, sans couture et donc me permettent de les essayer (et donc d’ajuster si nécessaire) en cours de route (pas folle la guêpe!)

Quand je choisis des modèles construits autrement j’applique la technique de l’échantillon de feignasse!

Comment ça fonctionne?
Si l’on vous demande de réaliser un échantillon (tricoter un carré de 10 cm de côté) pour être certain que ce que vous tricoterez correspondra aux mesures qui sont indiquées dans le patron. Ces mesures sont données en hauteur et en largeur. L’échantillon permet de vérifier que vous aurez la bonne hauteur (nombre de rangs) et la bonne largeur (nombre de mailles) si vous suivez les instructions.
Quand on tricote, il est facile de modifier la hauteur (il suffit de faire plus ou moins de rangs). Par contre il est plus compliqué de changer la largeur (nombre de mailles). C’est le plus souvent de la largeur que dépend vraiment la réussite du pull. Pas assez large votre pull sera trop petit. Trop, il sera trop grand.

L’échantillon de feignasse consiste donc à vérifier uniquement la largeur de l’échantillon et pour cela pas besoin de tricoter tout un carré, quelques centimètres de haut suffisent:

Là on voit bien qu’entre les bordures de point mousse j’ai 4 inches de jersey (c’est la norme des échantillons dans les patrons en anglais). Généralement je réalise cet échantillon sur une aiguille circulaire et je fais glisser le tricot sur le fil avant de prendre la mesure. Ainsi il se comporte comme si les mailles étaient rabattues (l’aiguille resserre le tricot il est toujours un peu plus large et lâche une fois libéré de l’aiguille). Mais là c’était plus pratique pour la photo de prendre une aiguille droite.

Cette technique a toutefois une limite: normalement les échantillons doivent être lavés et bloqués. Il faut donc ne l’employer qu’avec des laines qui tiennent bien au lavage (ou alors rabattre les mailles de votre « mini-échantillon » et le laver).

Si votre échantillon ne correspond pas à ce qui est recommandé par le patron, alors soit il faut changer de taille d’aiguilles (mais attention ça va jouer sur la tenue du tricot), soit il faut changer de fil.

Faut-il privilégier la matière et prendre un fil luxueux ou le coté pratique en optant pour un fil mélangé?
Là encore le choix est surtout question de goût. Tenez compte quand même de l’usage que vous comptez faire de votre tricot.
Un pull qui sera porté très souvent, ou par des enfants risque de ne pas durer longtemps s’il est réalisé dans un fil luxueux ou fragile. Mais si vous êtes prêt(e) a en prendre grand soin et à la laver à la main, alors vous pouvez oser les fils en matières nobles.

On fait souvent la layette dans des fils tous doux et précieux tels que le mérinos et le cachemire. Et ça fait souvent le cauchemar des mamans (sérieusement vous pensez vraiment que quand on vient d’avoir un bébé on a le temps de laver quelques pièces à la main avec du mir laine et de les faire sécher à plat pendant des jours?). Pour le coup les fils bébés vendus par les grandes marques font parfaitement l’affaire et PASSENT EN MACHINE. Le rêve! (astuce :  si vous cherchez des coloris plus vifs, les fils à chaussette font aussi l’affaire pour faire des pièces de layette et sont faciles d’entretien).

Les fils mèches ou en pur mérinos boulochent souvent beaucoup. Les torsades et points en relief augmentent encore le boulochage (je ne vous cache pas que ça m’aurait arrangé de savoir ça AVANT de faire tout un putain de pull en torsades).

Mon conseil : Choisissez un fil qui est le plus proche possible de ce qui est recommandé par le patron et ne pensez pas seulement à un fil doux ou joli. Lisez toujours les instructions d’entretien AVANT d’acheter. N’oubliez pas que vous tricotez un vêtement destiné à être porté (le fil doit donc  supporter les frottements et pouvoir être lavé souvent).

Au début j’achetais des fils très luxueux et c’est un choix que je fais de moins en moins souvent aujourd’hui parce qu’ils sont trop fragiles et compliqués à entretenir.

Si vous avez la peau sensible, sachez que les fils grattent toujours un peu plus une fois tricotés qu’en pelote (enfin je trouve).

GARDEZ LES ÉTIQUETTES DES PELOTES (ou notez dans un calepin les instructions de lavage des pulls que vous tricotez).
Si vous offrez vos tricots, n’oubliez pas de préciser toutes ces infos à la personne à laquelle vous les donnez, en utilisant par exemple de jolies étiquettes.

Et si vous avez un doute sur l’entretien d’un fil, lavez-le à la main et dans une eau froide (mais pas glacée).

Prochain article: choisir un modèle qui vous va bien

Réussir à tricoter le pull parfait #2: choisir un modèle à son niveau

mardi, février 28th, 2012

Voilà, ça y est, vous en avez marre de faire des écharpes. Vous voulez passer à des trucs plus compliqués, vous faire un pull ou un gilet. Il est temps de se lancer!

Ou alors après plusieurs essais infructueux vous rêvez de réussir à finir enfin un pull?

Il est important, aussi bien quand on se lance que lorsque l’on est plus expert(e), de choisir un modèle à son niveau.

Si vous n’avez jamais tricoté de vêtement, à mon avis le mieux est de commencer par s’entrainer en tricotant de la layette. C’est petit, rapide, ça consomme peu de laine et surtout ça permet d’appréhender rapidement et à peu de frais les différentes techniques de construction d’un vêtement en tricot.

Modèles avec ou sans coutures, raglans, top-down (en une seule pièce de haut en bas), bottom-up (en une seule pièce de bas en haut), les rangs raccourcis, si tous ces termes vous sont étrangers alors ENTRAINEZ VOUS SUR DE LA LAYETTE. Si si, j’insiste.

Pas besoin d’en faire cinquante, deux ou trois pièces suffisent.

L’autre avantage de s’entrainer sur des petites pièces c’est que vous saurez quelle technique vous plait. Et ça c’est très important. Pour donner un exemple, en faisant de la layette je me suis aperçue qu’en fait j’ai horreur de coudre les pièces de tricot pour assembler un pull. Depuis, je privilégie donc les modèles sans couture construits en une seule pièce. Savoir ce que vous préférez tricoter vous aidera donc à choisir un modèle qui sera plaisant pour vous à réaliser.

Si j’en crois mon expérience et celles de quelques tricoteuses qui ont eu un apprentissage similaire au mien, on a tendance au début à flasher sur les modèles les plus compliqués, ceux qui en « jettent ».
C’est un défi osé mais qui peut rapidement devenir décourageant. Quel que soit le modèle que vous choisissez, vérifiez que vous maîtrisez bien la majorité des techniques qu’il utilise.

C’est là tout le challenge: choisir un modèle qui ne soit pas trop simple (sous peine de s’ennuyer), qui permette d’apprendre sans se décourager et sans que ça soit trop compliqué.

Pour tricoter un pull basique il faut souvent savoir tricoter en rond,  relever les mailles correctement (pour faire la bordure ou l’encolure), faire des augmentations, des diminutions, ou savoir assembler votre tricot s’il n’est pas en une seule pièce.

Pour mon premier gilet, je suis partie du principe que finir un modèle tout simple, adapté à ma morphologie et portable était en soi un défi déjà bien suffisant.
J’ai donc choisi un patron basique, sans difficulté ou nouveauté au niveau des points et dont j’ai même enlevé des fioritures (la partie basse devait être en torsades j’ai fait des cotes simples):

Cette première réalisation m’a permis de comprendre comment faire un tricot qui me va bien (j’y reviendrai plus tard dans un autre article).
Après, j’ai corsé la difficulté d’un cran à chaque tricot : changement de construction, tricot en fil fin, ajout de poches, fermeture éclair, torsades. Je n’hésite pas à tester les points et techniques avant et je fais attention de bien choisir un modèle qui ne comporte pas trop de nouveautés techniques à la fois.

Attention, la difficulté ce n’est pas seulement le point utilisé (torsades ou points compliqués). Elle peut se cacher dans la construction, ou le fil (un fil fin ou mousseux de type mohair, ou faire des rayures complique aussi la tâche, même si on y pense moins au moment de choisir un modèle).

Et les échecs permettent aussi des réussites et font partie du processus.

Il y a d’ailleurs de grandes chances que vous ratiez des tricots. Surtout au début. Par exemple, je n’ai jamais fini mon premier gilet. Ça arrive à TOUT LE MONDE! Si si. J’ai moi aussi des pulls ratés que j’ai détricotés ou que je n’ai pas terminés. Et c’est normal. Quand ça arrive, il ne faut surtout pas se décourager, mais trouver la cause de l’échec et en tenir compte lorsque vous choisirez votre prochain modèle.

Par exemple, j’ai réussi le gilet antartica :

parce que j’avais raté le modèle pole (dont la construction est très proche et pour lequel je n’avais pas choisis la bonne taille).

Ne vous lancez pas dans une technique si vous n’êtes pas certain(e) non seulement de savoir la maîtriser, mais surtout d’y trouver suffisamment d’intérêt pour tenir sur tout un pull ou un gilet!!! En effet parfois on se lasse vite. Qu’il s’agisse de torsades, de dentelle, des côtes anglaises, du point de riz, du point de blé, des points compliqués en général etc.

Si votre pull ou gilet en prévoit, entrainez vous à faire les boutonnières avec des chutes de laine AVANT d’y être confronté(e) sur votre ouvrage.

Si vous butez sur quelque chose, pensez aux ressources en ligne! Tapez le nom de la technique ou du point sur Google et il y a fort à parier que vous trouverez plein de vidéos pour vous éclairer.

Enfin, dernière astuce technique à maitriser avant de se lancer : il faut savoir détricoter.

Hein??? Quoi???? Et bien oui! Je n’ai à ce jour jamais réussi un pull sans avoir eu au moins quelques rangs à détricoter (quand ce n’est pas toute une manche parce qu’elle est trop petite ou trop large). Détricoter un point mousse c’est fastoche, quand ce sont des torsades ou de la dentelle c’est déjà plus complexe.

Si vous avez peur de détricoter, alors il y a de fortes chances pour que vos pulls comportent des erreurs. Au début on se dit bof, c’est pas grave et puis au final le tricot reste au placard.

Depuis que j’ai découvert l’astuce du fil de sécurité pour détricoter plusieurs rangs très vite, je détricote le jersey plus vite que mon ombre (allez cliquer sur « savoir détricoter » plus haut en bleu et regardez la vidéo).

Sinon une astuce que j’emploie tout le temps: quand je détricote plusieurs rangs (et qu’ il faut donc enlever l’aiguille de l’ouvrage) je ne rattrape pas les mailles avec mon aiguille à tricoter. J’utilise une aiguille à laine (celle qu’on prend pour rentrer les fils) dans laquelle j’enfile une laine solide, plus fine et de couleur vive. Je fais comme si je voulais mettre les mailles en attente. En enfilant les mailles directement sur l’aiguille à tricoter souvent ça tire et les mailles suivantes se défont. Avec l’aiguille à laine qui est bien plus fine je n’ai pas ce problème et je suis assurée de ne perdre aucune maille. Je peux ensuite les enfiler tranquillement sur mon aiguille à tricoter.

Comme dit le dicton, le tricot c’est faire et défaire! Alors entrainez vous aussi à détricoter (et à récupérer les mailles perdues!).

Dernier point important: tricoter un vêtement prend du temps! Beaucoup. C’est souvent ce qui fait le plus peur aux débutants.

Par exemple, faire le pull mistigri que je vous ai montré hier m’a pris une trentaine d’heures. C’est long. Et ce pull ne présentait pour moi aucune difficulté. Un ouvrage plus compliqué m’aurait pris plus longtemps. Généralement tricoter les manches prends autant de temps de que de faire le corps du pull.

Ça parait énorme 30 heures, mais en fait on peut y arriver assez vite: en un mois en tricotant une heure tous les soirs, voire moins si vous êtes plus assidue ou plus menue que moi. La complexité du patron rallonge le temps de réalisation. Pensez-y quand vous faites votre choix.

Si le temps de réalisation vous fait peur, alors pour un premier tricot vous pouvez aussi opter pour des modèles sans manches, ou des boléros qui sont plus rapides à faire.

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Mes conseils:

Assurez-vous de maitriser les techniques de base que j’ai pu mentionner avant de vous lancer sur un tricot en taille adulte.
Choisissez un modèle qui vous plait vraiment! (Même si pour cela vous il faut renoncer aux conseils que je vous donne ah ah). Si vous tricotez un truc qui ne vous plait pas, y a de grandes chances que vous ne le finissiez pas! Alors ne laissez pas non plus cet article trop vous influencer vers quelque chose qui vous branche moins.

LISEZ LE PATRON EN ENTIER AVANT DE COMMENCER À LE TRICOTER. Non ne riez pas. Certains sont plus compliqués qu’il n’y paraît. Il m’arrive encore d’écarter certains modèles parce que les patrons sont difficiles ou mal écrits. Assurez vous de le comprendre en intégralité avant de vous lancer.

Et puis il faut souvent faire plusieurs choses en même temps alors que les indications sont données à la suite les unes des autres.
Si vous ne lisez pas tout, ce n’est qu’après avoir tricoté 15cm du corps de votre gilet que vous tomberez sur le moment où on vous dit: « en même temps, au bout de 5 cm, faites une boutonnière et répétez là tous les 5cm ». Croyez moi on s’est tous fait avoir au moins une fois.

Au début et pour vos premiers pulls, ne visez pas trop haut. Le tricot doit rester un plaisir. S’arracher les cheveux sur un modèle trop compliqué est rageant et surtout très décourageant. Si vous voulez expérimenter des trucs difficiles, essayez d’abord sur des tailles enfant. Bien souvent les designer déclinent leurs modèles les plus populaires en version enfants (surtout sur Ravelry).

Demain je vous parle du choix du fil, de l’échantillon, et de ravelry (justement)!

En attendant, n’hésitez pas à distiller vos remarques critiques et conseils dans les commentaires 🙂

Réussir à tricoter le pull parfait #1

lundi, février 27th, 2012

Il y a peu j’ai fini « Mistigri » mon premier pull. Oui, je sais, j’ai déjà tricoté des tonnes de gilets, et des pulls pour Michel. Mais celui là, c’était le premier pull pour moi. Et assez étonnamment je pense que de tous les tricots que j’ai réalisé jusqu’à présent c’est celui que je vais le plus porter. Je crois que c’est mon premier « pull parfait »

Patron: Marilyn
Temps de réalisation:
29 h 55 min
Laine:
Cascade 128 Superwash chunly achetée chez Lil Weasel
D’autres photos sur la page du projet: Mistigri

Chaque fois que je me lance pour tricoter un vêtement, je me pose une tonne de questions: Quel modèle? Quelle laine? Quelle couleur choisir? Est-ce que ça va VRAIMENT m’aller? Comment choisir en fonction de ma morphologie? Est-ce que je le porterai? Est-ce que c’est difficile à tricoter? Est-ce que je réussirai à le finir? etc…
Y répondre me prend à chaque fois pas mal de temps, demande pas mal de recherches et je passe parfois plusieurs semaines à trouver la combinaison parfaite avant de me lancer (surtout quand j’achète la laine sans avoir de patron précis en tête).

Ces questions, des tricoteuses souvent débutantes (mais pas que) me les posent souvent (via le blog, twitter, sur ravelry ou quand je les rencontre) et c’est un sujet dont j’aime bien parler.

Alors je me suis dis que j’allais faire un petit récap et expliquer comment je choisis un tricot, comment je progresse dans le choix des modèles en fonction de mon niveau, les problèmes que j’ai pu rencontrer et les astuces que j’utilise, bref, comment je fais pour être satisfaite à 100% d’une de mes réalisations (en fait, malgré l’impression que l’on peut avoir en lisant ce blog, ça m’arrive assez rarement).

Les difficultés sont à mon avis les suivantes :

J’ai rédigé un article pour détailler chacun de ces points. Ils n’ont pas valeur de théorie absolue hein, et le but n’est pas non plus de vous répéter ce que vous pourriez trouver dans les bouquins. C’est avant tout un récit de mon expérience. Ça intéressera surtout ceux qui veulent se lancer dans leur premier pull ou gilet, sans doute moins les tricoteuses/eurs expert(e)s (mais je les encourage tout de même à ajouter leur expériences et astuces dans les commentaires!).

J’en publierai un chaque jour. A la fin de la semaine j’ajouterai ci-dessus sur chaque point traité, le lien vers l’article correspondant. Si vous les avez aimés, il vous suffira donc de conserver celui-ci en favori pour retrouver tous les autres.

A noter: les photos ne seront pas forcément jolies parce que j’ai privilégié celles où je porte les tricots et elles sont donc souvent réalisées avec mon téléphone. J’espère que vous ne m’en voudrez pas!

A demain!

Minidou, pour plus de douceur appelez-nous!

mercredi, février 1st, 2012

Voilà, je crois qu’il n’y a pas grand chose à dire…

Ci ce n’est que parfois, même les adultes craquent pour les doudous. Et ce n’est pas balbc qui me dira le contraire hein!

Patron: Wooby Baby Bunny
Laine:
Phildar Oxygène
D’autres photos sur la page du projet: Minidou

Ça va être difficile de le laisser partir (il est TROP choupinou) mais je me rassure en me disant que dans sa nouvelle maison, minidou aura un nouveau copain tout doux lui aussi.

Oh Capitaine, mon Capitaine!

dimanche, janvier 29th, 2012

Pour mon anniversaire mes amis m’ont offert un énorme bon d’achat pour faire des folies chez Lil Weasel, ma boutique de laine préférée (Et oui, ce n’est pas pour rien qu’il y a « chanceuse » dans mon pseudo!).

Et ça tombait bien parce qu’au même moment, Joji m’a demandé de tester un patron: une jolie veste, croisée, dans un style un peu militaire. PARFAIT.
Pensez donc, je me suis donc aussitôt ruée sur la couleur la plus improbable que j’ai trouvée (je fais souvent ça, choisir des couleurs un peu folles pour « changer ». Le résultat n’est pas toujours heureux mais parfois l’audace paie comme avec mon gilet jaune poussin. Cette fois-ci ce fut donc du rouge.

Patron:Purple Storm
Laine:
Cascade 128 Superwash chunly achetée chez Lil Weasel
D’autres photos sur la page du projet:  Oh capitaine, mon capitaine!

Le patron est relativement simple, par contre il est très gourmand en laine et en temps. Et oui, comme c’est une veste croisée, ça rajoute du tricot à faire par rapport à un gilet simple puisque les pans avant de la veste se supperposent (et ça fait des rangs trèèès longs aussi!!!)

 

Mais ça en vaut la peine. C’est vraiment un chouette modèle, pratique, grâce à ses poches, et qui se porte aussi bien ouvert que boutonné à moitié ou jusqu’en haut. Il y a plein de finitions et détails de constructions qui sont intéressants : les épaulettes, le point de toile pour le bas du gilet et des manches, le double boutonnage, le galon qui sépare la bordure en bas du reste de la veste.

Par contre, les photos ne rendent vraiment pas justice à la couleur de la laine (j’ai beaucoup de mal à photographier mes tricots rouges, j’achète toujours de la laine rouge profond et sur mes photo ça fait orange moche). En vrai il est vraiment beaucoup plus joli.

Mais peu importe les photos, je suis simplement contente d’avoir réussi à transformer ce cadeau en un chouette tricot.

Voilà. Conclusion, si l’envie vous prend de me faire un cadeau (on se sait jamais) le bon d’achat de laine est une très  bonne idée (je tente, sur un malentendu ça peut marcher :))