… la fainéantise intellectuelle m’agace

Comme à chaque fois en période de grèves, j’ai les cheveux qui se hérissent sur la tete. C’est un sujet qui déchaîne les passions les plus violentes parce que les grévistes sont forcément des connards et les usagers de pauvres victimes. C’est un peu une espèce de David contre Goliath en chaîne: les usagers contre les grévistes qui eux-mêmes sont contre l’Etat, chacun diabolisant son voisin à coup de contre-vérités des plus hallucinantes.

L’une d’entre elle, la plus courante étant la fameuse légende urbaine des conducteurs de trains qui cumulent les primes au point d’être mieux payés qu’un cadre du privé tout en travaillant limite 15 jours par semaine…(qui n’a pas entendu parler de la fameuse « prime de charbon »).

Sans parler du fait que les fonctionnaires feraient soi-disant grève à chaque fois qu’ils en ont envie. C’est oublier une peu vite que justement des procédures d’alertes ont été mises en place dans quasi toutes les administrations pour prévenir les grèves en obligeant les directions de la fonction publique à négocier avec les syndicats et ainsi éviter d’emmerder les usagers.

Et puis, la grève c’est bien connu, c’est antidémocratique parce que ça fait chier tout le monde et que pour les grévistes c’est forcément une partie de plaisir (et les images soigneusement choisies des JT où on te montre les grévistes se faire des mergez au barbecue en buvant une mousse n’y est bien évidemment pour rien, oh que non, c’est un peu comme cette mode de ne montrer que des arabes barbus…).

Faut vraiment ne jamais avoir vécu une grève soi-même (en tant que gréviste j’entends) et surtout n’avoir VRAIMENT AUCUNE notion de syndicalisme, voire de politique, voire de logique, voire de sens commun pour sortir des débilités pareilles.

Pourtant se renseigner ne prends pas beaucoup de temps, il suffit juste d’un peu de curiosité intellectuelle. Et à l’heure du net rien de plus facile. Mais non, c’est tellement plus simple de gueuler sans savoir de quoi on parle.

Bien évidemment que la grève ça fait chier les gens. Qu’on m’explique quel serait l’intérêt d’une grève qui n’emmerderait personne? C’est justement là sa raison d’être et si ce droit existe, c’est bien parce que le rapport de force entre le patronat (ou en l’occurence l’Etat) et les salariés (ou les fonctionnaires) est plus que disproportionné. Le but de ce droit est de rétablir un certain équilibre dans le rapport de forces. Je ne dis pas c’est bien ou pas, juste que c’est comme ça que cela fonctionne actuellement.

Une grève du privé ça embête les clients et surtout le patron parce qu’il n’y a plus de production et qu’il ne peut se le permettre. Une grève dans le public ça n’embête malheureusement que les clients (les usagers donc) parce que le patron (l’Etat) la rentabilité il s’en tape.

Et ce qui est marrant c’est que les préjugés sur ce sujet sont tellement ancrés que 90% des gens qui m’auront lue jusqu’ici vont penser que je suis de parti pris, lobotomisée par mes convictions politiques.

Alors que non, pas forcément. J’ai bien conscience que les fonctionnaires n’ont pas de risque de perdre leur job, qu’ils sont plus syndicalisés que la moyenne et que de ce fait ils ont donc des caisses de solidarité pour payer les jours de grêve. Je sais aussi que parfois il leur arrive même de réussir à négocier le paiement des jours de grêve comme condition de reprise du travail. J’ai bien conscience aussi que parfois, malgré des alertes et des négos, ils abusent, si si. MAIS c’est PAS TOUJOURS le cas.

Et ce n’est pas parce que certains abusent qu’il faut en tirer des généralités à la cons et croire tout ce qu’on dit à la télé. Surtout quand on le fait sans se renseigner sur le pourquoi du comment. Tirer à vue c’est tellement facile…

Et puis j’oubliais, c’est vrai que les fonctionnaires ils nous font tellement chier à défendre leurs avantages….ben en même temps, moi à leur place, j’ai pas honte de dire que je ferais sans doute pareil… mais bon c’est encore un autre débat.

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9 Commentaires to “… la fainéantise intellectuelle m’agace”

  1. :

    Le souci, je trouve, c’est plutôt les syndicats corporatistes, qui font grève pour protéger et défendre les intérêts de leur profession, et pas celles des intérêts des salariés en général (y compris lorsque le maintien de leurs intérêts pourraient impacter négativement l’ensemble des salariés)

    Sur le reste, je n’ai pas d’avis, je ne sais même pas ce qu’ils iront revendiquer demain et ma boss nous a offert de bosser à distance, et je serai donc très loin de l’agitation.

    Et si je ne sais pas quelle est la nature des revendications de cette grève, ce n’est pas par manque d’intérêt, mais parce que cette communication n’est pas adapté à la cible que je suis, comme souvent, et que ça me passe par dessus la tête (vocabulaire spécifique, préoccupations souvent différentes, mode de revendication peu mobilisant, canaux de communcation uniquement traditionnels etc.) Et comme j’imagine que je ne suis pas la seule à ne pas recevoir le message dans toute son intégrité, du coup ça pourrait expliquer pas mal de lieux communs et de croyances.

    Le jour où un syndicat saura me parler, je descendrai peut-être dans la rue aussi ?

  2. LuckySlug :

    @Gé: mais c’est pas un souci c’est l’essence même d’un syndicat de défendre les salariés de sa branche. C’est même pour cela qu’il y a autant de syndicats que de branches professionnelle et que les conventions collectives reposent aussi sur cette même répartition.

    Parce que pour bien défendre un salarié il faut connaitre ses conditions de travail.

    De la à dire que ça nuit à l’ensemble des salariés je suis moins d’accord.

    D’abord parce que justement l’application du droit du travail en « branches » est sensée empêcher ce phénomène.
    Ensuite parce que les syndicats sont structurés en fédérations et que les décisions réellement impactantes ne sont jamais prises par une branche seule, (ou en tout cas jamais sans consultation du national au préalable).
    Après le système n’est pas infaillible mais les seules fois où j’ai réellement rencontré ce type de situation c’était au sein même d’une entreprise pour ce qui justement relève de la négo avec l’employeur (comme par exemple les règlements intérieurs ou l’application pratique des 35h)

    Et si les syndicats ne « te parlent pas » c’est JUSTEMENT parce que tu n’es pas leur cible.
    En tant que cadre avec un bon salaire, tes revendications et la pression que tu subis au travail ne sont pas les mêmes. C’est bien pour cela qu’il existe des branches réservées aux cadres. Et pour etre honnête elles rencontrent peu de succès car il faut bien l’avouer c’est surtout la pression du faible niveau de vie qui force les gens à se battre pour leur conditions de travail.
    Les préoccupations des cadres sont plus d’ordre individuel (souvent du harcèlement moral) que collectif et se règlent bien plus souvent a coup d’avocats et de prud’hommes qu’en allant voir son délégué syndical .

    Maintenant je suis cadre, comme toi, et j’ai un bon salaire, comme toi. Je n’ai pas j’ai pas de pression sociale qui m’inciterait à faire grêve. Ni même à vouloir me rapprocher des syndicats présents dans ma boite.

    Mais ça m’empêche pas de me renseigner avant de dire des trucs violents ou exprimer une opinion sur le sujet (je ne veux pas dire que c’est ce que tu fais hein, mais c’est ce contre quoi je râle dans mon billet).

    Aller visiter le site de sud, de FO, ou de la CGT c’est quand même pas compliqué, ça prend 10 minutes. Car oui, eux aussi sont passés au web et même pour certains au 2.0, des blogs, des forums etc… Ils ont même pour la plupart des sites hyper bien fournis.
    Donc les accuser de n’utiliser que des moyens de communication « traditionnels » c’est aller un peu vite en besogne il me semble ;).

    Moi tu vois, l’UMP et son programme, ça ne « me parle pas ».
    Pourtant quand il est question d’aller voter ou de dire ce que je pense de Nicolas Sarkozy, ben je vais lire leurs programmes ou me renseigner un peu de ci de là.
    Un truc très con par exemple, quand quelqu’un balance un lien sur un blog un site ou un twitter, aller le vérifier sur une autre source c’est aussi simple qu’une recherche google.

    On se moque souvent de nos amis qui n’ont pas se réflexe là pour leurs petits tracas quotidiens, mais nous même l’avons-nous tout le temps?

  3. :

    Au final on parle tout à fait de la même chose mais à des niveaux différents. Je ne remets pas en cause l’existence ni l’utilité des syndicats, je mettais l’accent sur les abus et les incohérences du système (genre, on défend NOS retraites quand c’est tout le système qui n’est pas viable – exemple ultra-généralisant, je le conçois)
    Je ne citerai pas d’autres exemples parce que je n’ai pas les arguments nécessaires pour les exprimer correctement ou sans erreur face à ta connaissance du syndicalisme. Sans compter que du fait de mon métier RH, je ne vois pas forcément les choses de la même manière, mais il faut quand même avouer qu’on entend de sacrés trucs en DP ou en CE, quand même.

    Le souci du système français, c’est qu’il est basé sur la notion de confrontation et pas sur la coopération ou le consensus, sur une tendance plutôt anti-capitaliste, et que la multiplication des syndicats pousse à la surenchère (que j’interprète comme une nécessité destinée à ne pas décevoir leur militants et donc perdre une partie de leurs financements via les cotisations) et brouille le message.

    Sans aller jusqu’à dire que je préfère le modèle allemand (je ne me suis pas assez penchée sur le sujet pour établir une comparaison), je trouve qu’il y a des concepts vraiment très intéressants, du type de l’obligation légale de « travailler dans un esprit de collaboration confiante » entre le Conseil d’établissement et le chef d’entreprise, les procédures de co-décisions, les syndicats unitaires (qui vont au delà des courants politiques et religieux), la cotisation obligatoire (qui limite la nécessité de surenchère ?) et qui donne de vrais moyens aux syndicats, les accords de négociations collectives et l’encadrement du droit de grève (nécessité d’un référendum, ampleur de la grève en cohérence avec le sujet, etc…)

    Il y a d’ailleurs un bon site qui résume l’ensemble : http://rfrn.over-blog.com/article-5297491.html (et dont je me suis inspiré pour expliquer avec les bons mots ce que je sais de nos relations avec les syndicats dans nos filières allemandes)

    Quant au fait que je ne suis pas la cible des syndicats, je persiste à dire que c’est une erreur.
    Etre cadre et être bien payé n’est pas forcément synonyme de qualité de travail et de non-pénibilité. Je n’ai jamais eu une seule de mes nombreuses heures supplémentaires payées puisque j’étais au forfait, et aujourd’hui mes RTT ont disparues puisque je suis maintenant hors horaires de l’établissement. Sur le papier il est écrit que je manage mes horaires comme je l’entends en fonction de mon activité, mais s’il m’arrive d’arriver après 9h30, on me met la pression parce que ce ne sont pas des horaires « corrects », et que je n’essaye même pas de partir en milieu d’après-midi parce que mon job est fini et que je n’ai plus rien à faire ici, c’est la même chose. J’ai peut-être la chance de voyager pour mon boulot, mais c’est tout de suite moins marrant lorsque je me lève à 3h30 le matin pour être à l’aéroport à 5h, ou que l’on me fait partir le dimanche en journée ou pendant un jour férié, que sur place je fais des journées qui commencent à 8h et finissent rarement avant minuit, peu importe le décalage horaire, et qu’on me fait rentrer le soir à 23h30 (j’arrive souvent chez moi après minuit, avec évidemment retour au boulot avant 9h30, hein), et on me demande de faire toujours plus avec toujours moins (budget, temps, ressources)
    Évidemment, mon salaire est plus élevé que la moyenne, mais mes conditions de travail se dégradent aussi, et cela joue également sur ma santé physique, sur mon environnement social, etc. Pourquoi est-ce que je ne souhaiterais pas qu’un syndicat me représente et défende mes droits ?

    Alors forcément, on va me dire que je n’ai pas à me plaindre parce que c’est forcément moins épuisant qu’être en usine, mais je n’ai pas l’impression que les gens qui manifestent soient tous des ouvriers sur des chaînes de production ou autres jobs à pénibilité élevée, si ?

    Le problème des cadres dans leur représentativité dans les syndicats est surtout lié à leur individualisme et à la peur de se faire « mal voir » par leurs patrons plutôt qu’à leur manque de sujets de revendication, à mon avis, vu que les syndiqués sont plus perçus comme anticapitalistes que comme des salariés cherchant à défendre les intérêts de leurs collègues.

  4. LuckySlug :

    @Gé: d’abord une chose, ça fait bien longtemps que les syndicats français ne vivent plus de leurs recettes d’adhésion mais bien de subventions….de l’Etat (et oui…)

    Ensuite le modèle allemand est à la fois un très bon et un très mauvais exemple. Parce que leur système et surtout leur culture est très différente de la notre.
    D’abord ils sont très diciplinés (c’est un argument qui prête souvent à sourire mais pour y avoir été souvent (ma grand mère était prof d’allemand) c’est assez impressionnant).
    Ensuite de cette dicipline résulte un taux de syndicalisation plus fort qu’ici et les syndicats peuvent bloquer tous le pays d’un claquement de doigt ou presque (et quand je dis tout le pays j’exagère à peine. Les greves en allemagne sont en général assez spectaculaires).
    Du coup leur pouvoir pour exiger des négos n’a rien à voir avec celui de nos « pauvres » (au sens propre du terme) syndicats français subventionnés par l’état.

    Enfin je n’ai jamais dit que les conditions de travail des cadres étaient bonnes. C’est même quelque chose que je ne pense pas du tout. Le stress, le nombre d’heures, le harcèlemet aux résultats n’ont rien à envier à la pénibilité physique de certains postes d’usine.

    Juste que leur préoccupation ne sont pas de l’ordre de la survie financière. Les cadres ne sont pas pauvres et mine de rien ça change énormément de choses et provoque l’attentisme.
    Sans quoi je pense qu’il y a longtemps que nombre d’entre nous seraient « encartés » comme on dit.

    On vient rarement au syndicalisme par conviction.
    Mais le plus souvent parce qu’on a subit quelque chose d’insupportable pour soi.
    Je ne dis pas que ta situation est plus enviable, juste que d’avoir un pouvoir d’achat plus élevé te fait voir tes priorités differement, ou accepter plus de choses.
    C’est pas une critique…. pour tout te dire, c’est même un phénomène que j’ai vu, et discuté longuement avec ma mère qui a commencé tout en bas (et était syndicaliste donc) et dirige aujourd’hui un service d’une vingtaine de personnes (et se retrouve confrontée aux dits syndicalistes).

    Les problématiques et revendications n’ont rien à voir et ne se défendent pas de la même manière. En tout cas pas encore.

    Enfin pour répondre à ta questions sur « est-ce qu’il y a des cadres dans les manifs? » moi j’en ai fait plutot beaucoup (voire trop) en trainant dans les jupes de ma mère pour te répondre qu’il sont assez rares mais que justement la dégradation de leurs conditions de travail fait qu’il y en a de plus en plus (hélas…Selon moi, mais là c’est un avis qui n’engage que moi, car je pense que c’est pas forcément bon signe).

    Après pour revenir aux trucs hallucinant qu’on entend en réunion de CE, DP et autres, y en a toujours eu hélas, mais là encore c’est plus du quotidien que de la vraie conviction syndicaliste qui peut mener à un mouvement de grève comme celui d’aujourd’hui.
    Et puis surtout, pour tous ceux qui « abusent » y en a au moins autant qui aident réellement leurs collègues au quotidien.

  5. annelise :

    euh…euh…avant de lire votre débat, je me disais juste chouette article, pour remettre les choses à leur place, et encore une fois pointer les généralisations faciles, les croyances de masse, etc. Mais c’est intéressant de vous voir échanger 🙂
    Comme d’habitude, ceux qui abusent sont montrés comme une généralité. C’est pareil partout. Et pour cause, on ne parle que de ce qui va mal, et jamais de ce qui va bien…

  6. :

    Je suis contente de voir que je ne me suis pas faite jeter à la tête le traditionnel « tu es bien payé tu n’as pas le droit de te plaindre ! », le lieu commun qui vaut au moins autant que ceux que les syndicats ! 🙂

    Pour les cotisations, après t’avoir lu je me suis renseignée un peu plus (c’est cool en fait cette discussion je me coucherai moins bête ce soir) et elles varieraient quand même entre 20 et 57%, ce qui n’est quand même pas négligeable, ça me renforce un peu dans mon point de vue au final.

    Pour en revenir au système allemand, ça peut paraître complètement contradictoire, mais le fait qu’ils soient suffisamment puissants pour réellement paralyser le pays, je trouve ça plutôt bien, mais surtout parce que la grève est utilisée comme le dernier recours quand tout le reste a échoué.

    Je crois que je préfère ça que des grèves du genre de celles que l’on subit souvent, qui au final ne font que nous emmerder pendant 24h (et encore, depuis les 35h, c’est hyper simple de poser un RTT et d’y échapper, chez nous les bureaux étaient vides), que tout le monde regarde de haut en soupirant « encore les profs/les cheminots », en attendant que ça passe.
    Une grève générale et réellement bloquante (et moins politisée), plutôt des tas de grèves moyennes sans vraiment de conséquences et donc de levier, je crois que je préfère, en fait !

    L’article sur Wikipedia traite également du taux de syndiqués en France et dans d’autres pays d’Europe et j’ai été assez abasourdie de voir la différence, ça va quand même jusqu’à 80% en Suède, pour 8% seulement en France… Ca ne peut pas être qu’une question de discipline… Pourquoi une différence aussi gigantesque ?

  7. LuckySlug :

    @Gé, ben dans la meseure du possible j’essaie de pas faire de généralités facile (même si comme tout le monde ça peut m’arriver de temps en temps).

    Pour ce qui est de ta dernière question sur les disparité du taux de syndiqués, les causes sont à mon avis à creuser du coté socio (d’ailleurs la socio de la politique c’est passionnant).
    Le coté historique, culturel mais aussi la façon dont est vécu/perçu l’engagement politique en france et le syndicalisme, la façon dont les syndiqués sont traités influe beaucoup à mon avis sur ce taux.

    En france par exemple un salarié qui est « encarté » a certes des avantages qui empêchent son patron de le virer trop facilement. Mais ça reste assez mal vu et celui qui s’engage sait aussi qu’il a 99% de chances d’avoir une carrière qui n’avancera jamais.

    Je crois savoir que c’est beaucoup moins mal vu dans les pays nordiques.

    Ceci explique peut etre cela pour les taux en france.
    Pour l’étranger je ne me prononce pas faudrait creuser un peu plus la question.

    Enfin j’ajouterais que dans une conversation apaisée c’est tout le monde qui se couche moins bête 😉

  8. michel v :

    « le fait qu’ils soient suffisamment puissants pour réellement paralyser le pays, je trouve ça plutôt bien, mais surtout parce que la grève est utilisée comme le dernier recours quand tout le reste a échoué. »

    C’est précisément ce que Jo explique plus haut au sujet des grèves en France : avant les grèves, il y a plusieurs jours voire plusieurs semaines d’appels des syndicats à négocier avec les directions.
    Quand ces appels restent sans réponse ou que la réponse est « c’est notre plan et on n’en changera pas », la grève est le derniers recours.

    Il ne faut pas croire qu’on se lève le matin en se disant « tiens, si j’allais faire chier le pays pour mon seul gain personnel », ce que tu sembles insinuer dans ton premier commentaire.
    Ce serait oublier l’énorme responsabilité qu’ont les dirigeants des services publics.

    À part ça, ça m’écœure qu’on parle de privilèges des cheminots ou d’autres fonctionnaires de base, en enviant leur sécurité de l’emploi.

    Vous savez qui l’a, la vraie sécurité de l’emploi ? Les dirigeants des services publics, qui quand ils gèrent mal leur service n’ont à assumer aucune conséquence sérieuse : ils finissent par être nommés à la tête ou dans le comité de direction d’un autre service public.

    Ce sont eux, les planqués irresponsables.
    Arrêtons de nous tirer dessus à boulets rouges entre gens « d’en bas » quand on laisse ceux « d’en haut » jouer avec le service public comme avec des Playmobil et des petites voitures.

  9. :

    Bon j’arrête là mon échange sur ce post, le mot « insinuer » vient de me crisper grave.

    Merci Jo de tes explications, j’ai vraiment apprécié d’avoir un aperçu plutôt dépassionné de « l’intérieur » du système syndical.

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