Archive for the ‘Politique fiction’ Category

Cher Monsieur Besson,

jeudi, novembre 12th, 2009

Je vous fais une lettre, que vous lirez peut être si vous avez le temps1

La lassitude me gagne, je l’avoue, quand je regarde l’action et le positionnement de ce gouvernement au sujet des étrangers. Mais la faute n’incombe pas qu’à vous, cette tendance à prendre le problème dans le mauvais sens est maintenant chronique. Vous n’êtes que le dernier maillon d’une bien triste chaîne.

Comment est-il possible d’être aveugle à ce point, de ne pas comprendre que ce qui pousse les immigrés à venir en France ce n’est pas la France elle-même (enfin pas seulement) mais la situation dans leur propre pays ? Et que c’est donc là bas, et pas à nos frontières ni dans des charters qu’est la solution.

Mon père est immigré, je suis née ici et j’aime la France, parce que j’y ai mes racines, ma famille et mon tissu social.

Mais j’aime surtout ce pays parce que  la différence, le choix y sont possibles et que l’égalité des chances peut y être une réalité qui va au delà des discours politiques.

Ce débat sur l’identité nationale qui surgit pile maintenant, c’est d’abord une manoeuvre électorale grossière. Personne n’est dupe quant à votre volonté d’attirer des électeurs qui ont ce thème vissé au coeur de leurs discours extrémistes. On pourrait en disserter longtemps.

Mais au delà de ça, c’est surtout la matérialisation de VOTRE incapacité en tant que gouvernants (vous et tous vos prédécesseurs) à générer cohésion sociale et solidarité entre nous autres concitoyens.

Le souci c’est qu’en cherchant une réponse à cette question au demeurant intéressante, vous menez la discussion dans la mauvaise direction.

Votre identité nationale n’existe plus depuis longtemps, depuis que l’on refuse l’ouverture, la diversité, depuis que la France se replie sur elle même par peur de se faire manger. Et pour être honnête, vu la conception que vous en avez, j’espère que cette identité ne verra jamais le jour.

J’ai espéré que ce débat malgré son intitulé dangereux mènerait peut être vers des idées d’ouverture et une réelle réflexion sur les diversités qui font la richesse de ce pays, qu’on irait au delà du sempiternel « faut-il apprendre la marseillaise à l’école? ». Au lieu de cela, c’est déjà le reproche, la faute de l’autre, le rejet, le refus de la différence.

Vous n’arriverez pas à créer une identité nationale Monsieur Besson. De la même façon que l’on ne peut forcer les membres d’une même famille à s’aimer, on ne peut forcer les Français à se sentir proches, unis au sein d’un même peuple, surtout si on les encourage à considérer toute une frange de la population (les français issus de l’immigration comme l’on dit, et les immigrés) comme des gens que l’on se contente de tolérer parce que l’on a pas le choix, ou que l’on ne sait quoi en faire d’autre.

L’identité nationale au sens où vous l’entendez c’est surtout c’est le meilleur moyen de créer des racismes et des critères de rejets au sein d’une société de plus en plus vérolée par la peur de l’autre.

Croyez vous sincèrement que les paroles d’une chanson guerrière, quelques cours d’instruction civique sont des choses qui sont de nature à donner aux gens l’envie de vivre ensemble? L’envie d’appartenir au même peuple?

En favorisant le refus de l’immigration, le rejet des étrangers, vous favorisez le racisme envers les gens comme moi. Ceux qui sont devenus français, ou leurs enfants qui sont nés ici.
Ils sont français au même titre que vous, et pourtant aujourd’hui encore ne sont que tolérés.

Comment voulez vous que toutes les composantes de la population française ne se craignent pas, pire ne se détestent pas, quand encouragez la persévérance de clichés dépassés, passéistes, et étriqués en présentant une grosse partie de ce qui compose la population française aujourd’hui comme des profiteurs d’aide sociale, un frein à l’économie, des envahisseurs qu’il faut refouler, des gens qui pratiquent une religion qui vous dérange?

La chose qui me rappelle en permanence que je ne suis pas considérée comme étant d’ici alors que j’y suis pourtant née, et que je suis française, ce ne sont pas les lois, ni mon nom de famille, ni celui de mon père, ni le fait qu’il soit né au Sénégal, ni le courrier qu’il m’arrive encore parfois de recevoir d’Afrique, ni la couleur de ma peau dans le miroir le matin.

Non, ce qui me le rappelle ce sont votre refus de ce que je suis en tant que française « comme les autres », vos polémiques, vos discours stériles sur les quotas.

Je n’ai pas de haine et je suis ce que l’on appelle une enfant de l’immigration bien intégrée dans votre société que je considère comme la mienne.

Mais par respect pour ceux qui se sont battu en ce sens, j’ai décidé moi aussi de me battre avec mes modestes armes (l’écrit) contre l’ignorance que vous encouragez simplement parce que c’est plus facile pour vous et que cela favorise vos visées électorales. Il est en effet plus facile de fermer une frontière que d’aider le tiers monde à se relever, plus facile d’imposer une marseillaise que d’encourager les gens à découvrir d’autres cultures ou ne pas hair leur voisin parce qu’il des origines étrangères.

Si ma position « d’étrangère » intégrée peut donner plus de poids à mon argumentation alors je me dois de parler,  et de contrebalancer le silence de tous ceux que vous faites taire en les décridibilisant, en les faisant passer pour des pilleurs d’aide, des fénéants, des chômeurs, des sdf, terroristes potentiels ou des extrémistes en puissance au prétexte qu’ils sont différents.

Nous autres enfants d’immigrés, jamais il ne nous sera pardonné qu’un jour, pour s’offir et nous offrir une vie meilleure, nos parents aient posé leurs fesses et leur courage dans un avion, sans billet de retour. Jamais on ne nous pardonnera de travailler à vos cotés au lieu de vous servir des cocktails dans un hôtel d’une destination soleil, jamais on ne nous pardonnera d’être aussi intelligents et doués que vos enfants, jamais on ne nous accordera une aide quelconque sans nous accuser implicitement de ne pas la mériter ou d’en avoir privé quelqu’un qui aurait été plus français que nous.

J’ai bien conscience que ma lettre ira probablement bien vite rejoindre la poubelle de l’un de vos stagiaires ou conseillers.

Peu importe, là n’est pas le plus important.

Je ne l’écris pas pour vous convaincre, mais parce que je veux que tout le monde considère comme normal que quelqu’un comme moi, quelqu’un comme mon père, ou quelqu’un comme les enfants que j’aurai peut être puisse avoir dans ce pays le sentiment d’y être à sa place. Pas parce qu’on aura bien voulu le tolérer, mais parce que cela semblera naturel à tous.

Ce jour là la France aura retrouvé son identité.

Et pour y arriver il faut en parler autour de soi, essayer de convaincre par tous les moyens, susciter les prises de conscience et les discussions.

Peut être que cette lettre fera réfléchir au moins une personne,  celui ou celle qui la lira, ou bien les lecteurs de mon blog où je vais la publier aussi.

Et peut être pas.

Mais au moins j’aurai essayé.

  1. oui la référence est facile mais je n’ai pu m’en empêcher, et elle note la force de mon désaccord avec votre politique

Frayeur matinale

lundi, novembre 2nd, 2009

Ce matin je regardais tranquillement Télé Matin (je sais, c’est ringard mais je m’en fous) en buvant mon café.

J’aime bien regarder la télé en prenant mon ptit dej, ça me permet d’attraper les infos au vol et de profiter d’un moment tranquille avant d’aller bosser.

J’ai bien essayé de regarder des trucs plus « bobo dans le vent » genre la Matinale de Canal+ mais la présentatrice m’exaspère et la chroniqueuse politique réussit cet exploit d’être plus con que les invités qu’elle reçoit ce qui, quand l’invité en question est Eric besson relève de l’insupportable.

Pour en revenir à  Télé Matin il y a dans cette émission une chronique qui s’appelle les 4 vérités. Dix minutes de questions réponses avec une personnalité qui fait l’actualité.

J’imagine que c’est difficile de trouver quelqu’un tous les matins sans tout le temps inviter les mêmes personnes. Mais c’est justement ce qui rend l’exercice intéressant. De la nouvelle présidente de l’UNESCO à l’ancienne maitresse d’école de Nicolas Sarkozy, parfois c’est incongru et marrant.

Et puis parfois ça l’est moins. Avec l’idée lumineuse de Besson (tiens encore lui!) d’inventer un débat sur l’identité nationale, quoi de plus normal que d’inviter Marine Le Pen à s’exprimer sur le sujet? J’ai donc eu la « joie » de l’écouter ce matin débiter ses arguments sur ce que signifie « etre français »

Et là j’ai eu confirmation d’une crainte que j’ai depuis longtemps: elle est douée.

Pour plusieurs raisons.

C’est une femme et de ce fait, elle peut symboliser à la fois le modernisme de son parti, mais aussi son coté traditionnel en argumentant sur son statut de mère de famille.  Et elle sait très bien jouer de cette ambivalence.
Elle est également très douée en joute verbale, bien plus que son père dont elle n’a pas hérité le coté vociférant, et ce faisant, elle donne au FN et à ses idées un visage avenant à coup de brushing et de phrases doucereuses.

Elle a  également annoncé qu’elle serait candidate à la présidence du FN.

Et là j’ai peur parce que cette femme est à mon avis beaucoup plus dangereuse que son père. Et quand on voit les succès qu’il a déjà remportés ce n’est pas franchement de bon augure pour tous ceux qui ne partagent pas les idées de ce parti et ont vécu le 21 avril 2002 comme une claque.

Mon Papa à moi, est un Gangster…

mardi, octobre 13th, 2009

J’avoue j’ai bien ri ce matin en découvrant la une de Libé.

Enfin, jaune quand même… Je me demande si je n’aurais pas préféré qu’on lui file le prix Nobel. Quitte à passer pour des cons autant que ce ne soit pas de NOTRE faute.

Car, on a beau HURLER TRES FORT que c’est un scandaaaale ma bonne dame,  il faut bien reconnaître qu’en général (et donc ici en particulier, vu que ce sont les électeurs qui en ont décidé ainsi) on a les dirigeants que l’on mérite. Et force est de reconnaître que ce n’est pas beau à voir.

Franchement ces airs de vierge effarouchée façon « quoi comment a-t-il osé« , ou « diantre c’est du Népotisme » (rassurez vous j’ai hurlé comme les autres et pris de grands airs façon « nan mais j’hallucine« ), c’est un peu exagéré.

Si on y réfléchit deux minutes, c’est de Nicolas Sarkozy dont on parle là.  Il a toujours été comme ça. Il suffit de se souvenir de la façon dont il a imposée Cécilia à l’époque et dans tous les ministères qu’il a traversé.

Et pour être honnête, il faut dire qu’il avait de prestigieux aînés dans le style, Jacques et Claude Chirac par exemple, ou Mitterrand et ses rejetons, dont l’un d’eux s’est attiré dans toute l’Afrique et même au delà, le sobriquet de « papamadit ».

La seule malchance de Sarko c’est d’avoir des bambins un peu trop jeunes pour que cela passe inaperçu.

Politique fiction

lundi, mai 25th, 2009

Il y a quelques jours, j’ai croisé monsieur Harlem Desir aux portes du supermarché en bas de chez moi. On râle souvent de ne voir les politiques qu’au moment des échéances électorales, en même temps, ils ne peuvent pas etre partout tout le temps.

A chaque fois que je suis confrontée à ce type d’attroupement je suis partagée entre le foutage de gueule intersidéral que représente ce type de démarche de la part des hommes politiques venus faire du paternalisme et du ramassage de voix et le fait que ce soit quand même une bonne chose de vivre dans un pays où il reste possible d’nterpeller quelqu’un comme lui en allant faire ses courses au moins une fois dans l’année.

Hadopipicaca

lundi, mars 23rd, 2009

La loi Hadopi, c’est un peu comme les grévistes, la gauche, Sarko, c’est un sujet polémique où y a un « sens du vent ». Et si tu ne vas pas dans le sens du vent, on te fait bien vite comprendre que tu pues.

J’avais à peine sorti trois twitt que déjà on me balançait du « oh madame la juriste ça suffit » (trop balèze ça comme argument, et vlan dans les dents!!!). Bonjour l’ambiance cour de récré…j’étais à la limite de sortir un « miroir magique » (bon du coup j’ai deleté le compte twitter, dans le genre c’est guère mieux!)

Le sens du vent c’est de dire bouhhhh Hadopi saylemal, les grévistes abusent, la gauche ça sert à rien, sarko pas bô.

Le souci c’est que ce vent est tellement assourdissant que t’as beau donner aux gens des arguments, non seulement ils ne t’écoutent pas, non seulement ils déforment ce que tu dis, mais en plus ils en déduisent comme des grands que tu n’es pas dans leur camp alors qu’ils ne t’ont même pas écouté(e) ni même demandé quel était ton avis sur le fond.

(suite…)