Voilà, après avoir choisi le bon modèle, le bon fil, une coupe qui vous avantage, vous avez normalement trouvé votre pull idéal. Et bien pas forcément. Encore faut-il le porter.
Je sais, ce dernier article peut vous paraître superflu et pourtant, je pense que c’est le plus important de tous.
C’est sans doute évident pour certains, mais par exemple, il m’a fallu du temps pour admettre que les fils qui me plaisent (colorés) ne donnent pas des pulls que j’aime.
Et il m’a fallu également comprendre que les modèles très techniques ou compliqués qui me font de l’oeil sur ravelry (et que j’aime faire pour le défi que ça représente) ne sont pas forcément des choses que je pourrais porter.
Voilà pour mon cas. Mais l’inverse peut être vrai aussi. Si vous portez des couleurs funky, et des gilets tarabiscotés, tricotez en aussi. La timidité est aussi nuisible que l’excès de folie!
Si j’en crois mon expérience, celle des copines tricoteuses, plus le modèle que vous tricoterez sera proche de ce que vous avez déjà dans votre garde robe ou de celle de la personne à qui vous offrez votre tricot et plus il sera porté. Et pourtant j’ai remarqué que la quasi totalité des d’entre-nous font exactement l’inverse. Sans doute parce que tricoter prend du temps, alors on veut atteindre un résultat extraordinaire et/ou qui change de ce qu’on a déjà dans son placard.
Dans mon cas, après plusieurs errances, j’ai fini par comprendre que plus un tricot est simple et passe partout et plus je le mets.
Attention, les tricots très compliqués ou très texturés ou en très gros fil, même s’ils sont très satisfaisants à réaliser (à cause du défi technique ou parce que ça va très vite avec le gros fil) ont malheureusement parfois un coté ringard (mais là c’est avant tout histoire de goût) ou sont très épais, donc trop chauds (ce qui les rend parfois difficiles à porter sous un manteau et/ou ne laisse que peu de jours dans l’année pour les mettre. Pour vous donner un exemple mon gros gilet à torsades est très chouette mais si je mets mon manteau par dessus j’ai l’air d’une baleine!).
Pour les couleurs, plus c’est proche de ce que vous portez déjà et plus vous l’assortirez facilement à vos tenues habituelles. Attention, le rendu d’une laine en pelote ou tricotée en pull est différent. Il faut essayer d’imaginer ce que donnera un vêtement ENTIER dans cette couleur (un peu comme quand on choisit une peinture juste d’après la couleur du couvercle sur le pot, ce n’est jamais facile).
Au début j’ai fait l’exact inverse, j’ai tricoté du jaune qui pète, des torsades au kilomètre.
J’étais pleine de bonne volonté (si si j’vous jure), et je suis très fière de ces pièces. Mais la vérité c’est que même si elles me vont très bien et que je me suis éclatée à les tricoter (j’ai donc surmonté toutes les difficultés dont je vous ai parlé cette semaine), elles sont pour moi très difficiles à porter. Du coup je trouve dommage tout ce temps passé à réaliser de beaux tricots qui me vont parfaitement et que finalement je ne mets pas.
Je choisissais les fils que je trouvais jolis sans trop me poser de question. « Ce jaune est chouette, ça fait soleil, j’en ferai forcément quelque chose« . J’en ai effectivement fait un beau gilet, mais que je ne mets pas. Fail.
Je préfère (et de loin) porter des tricots plus passe-partout (tant dans la forme que dans la couleur). Mais il est vrai que c’est beaucoup moins fun à tricoter.
Alors que faire?
J’ai fait la fofolle au début, je me suis éclatée à tricoter des trucs funkys ou difficiles. Inversement, je connais des tricoteuses qui par timidité on tricoté des trucs trop simples ou trop discrets et l’ont regretté.
Maintenant je préfère être raisonnable, choisir des coloris moins violents et des modèles plus basiques (ce qui ne veut pas forcément dire qu’ils sont plus simples à faire contrairement à ce que je croyais au début). Je compense le manque de « folie » en choisissant des fils de qualité si c’est dans mes moyens ou en jouant sur les faux unis. Le fait de porter mes tricots plus souvent est vraiment très gratifiant (plus que de tricoter un truc fou-fou ou difficile, mais ça je ne le sais que maintenant). Je garde les coloris funkys pour les accessoires. J’ai trouvé ainsi mon équilibre.
J’ai décidé pour 2012 de me tricoter les basiques discrets comme ceux que j’achète habituellement en magasin au fur et à mesure que j’ai besoin de renouveler ces pièces dans ma garde robe.
Ce pull Mistigri qui illustrait l’article de lundi et que je viens de finir en est la première pièce. J’aurais tout à fait pu acheter ce pull en magasin. Il correspond à mes goûts et à ce que je porte.
C’est mon premier pull parfait.
(promis je n’ai pas de pince à linge dans le dos ;))
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Conclusion: Voilà vous connaissez maintenant ma routine pour choisir un modèle. Elle m’a demandé pas mal de temps, de nombreux échecs et beaucoup de persévérance. Mon exemple (que je cite beaucoup) n’a pas valeur de généralité, mais il est plus là pour expliquer la démarche. Et puis, il faut que je sois totalement honnête, j’ai beau avoir trouvé un « équilibre » il m’arrive aussi parfois de le rompre en pleine connaissance de cause pour me faire plaisir (comme avec ma veste rouge dernièrement).
Il vous faut maintenant trouver la recette qui vous correspond pour tricoter des pulls qui vous plaisent, vous ressemblent, et que vous porterez.
J’espère que cette série d’articles vous y aidera et que ça vous a plu. Si vous voulez en garder une trace il vous suffit de mettre en favori l’article de lundi (il contient les liens vers tous les autres).
Si vous avez des questions, remarques, critiques ou conseils, les commentaires sont à vous 🙂
Bon tricot!