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Burlesque grotesque

mercredi, décembre 15th, 2010

Bon j’ai tenu parole je me suis ruée à la première avant-première de Burlesque que j’ai trouvé. Et que dire… ce film est une bouse intersidérale. Déjà il n’est pas burlesque du tout exception faite d’un numéro (et pour un film qui s’appelle Burlesque c’est quand même grandement du foutage de gueule). C’est gentillet dirons nous, et on sent le puritanisme qui ne veut rien montrer. Si vous voulez voir du vrai burlesque, offrez vous le dvd de l’excellent « Tournée » de Matthieu Amalric (très joli film vraiment).

Mais revenons à nos moutons, la musique est au delà du « à chier au secours mes oreilles ». Bien évidemment quand on va voir une comédie musicale, on ne s’attend pas à entendre de la grande musique (je vous vois v’nir hein), mais là c’est au delà de tout. À partir du moment où Christina Aguilera s’est mise à chanter dans le cabaret, ce qui arrive à peut près à la 15ème minute, le film n’a été qu’un clip géant à sa gloire (si tant est qu’elle en ait une, personnellement au delà de deux chansons, ses trémolos font se hérisser mes cheveux sur la tête et vibrer mes oreilles de façon totalement insupportable). Mon dieu ce qu’elle peut gueuler. Je saignais des oreilles à la fin.

Les numéros de chant tombent comme des cheveux dans cette soupe insipide et sont sans lien avec l’histoire. Du coup ils ne racontent rien, et soyons honnête, on se fait chier, les chorégraphies n’étant même pas d’un niveau suffisant pour susciter le moindre intérêt et pourtant vu le thème annoncé y avait moyen de faire des trucs vraiment chouettes. Et quand comme moi vous ne supportez pas la voix de la vedette, ça devient vite une torture.
C’est à mon avis sur ce point précis que ce situe la clé d’une comédie musicale réussie: que les chansons ou les numéros dansés soient intégrés au reste de façon naturelle. Que la chorégraphie ait un sens avec l’histoire et le texte des chansons. Sinon ça tombe à plat, c’est vite ridicule et on s’emmerde (enfin avec un peu de chance le ridicule du truc vous fait rire).

Bref, à part le numéro d’introduction où Cher est en vedette et qui lui est très bien, (dans l’histoire et avec des chorés acceptables) le reste est à mettre à la poubelle.
Et comme j’suis sympa, voici donc la seule minute intéressante du film (en vrai la chanson dure plus longtemps mais bon, je pense que personne ne m’en voudra de ne pas l’avoir trouvée dans sa version intégrale).

Si vous voulez une vraie bonne comédie musicale, celle où le « musical » réponds à la « comédie », où l’un sert l’autre, avec des numéro de danse assez bluffants, de l’humour, du chant digne de ce nom (dans le sens: je ne suis pas là pour prouver que j’ai de la voix) et non pas une dinde blonde  surmaquillée qui gueule comme un veau, achetez le DVD de Chicago ou celui de West Side Story.

Voilà, et histoire d’illustrer mes propos et ce que j’aime dans ce genre de films, en cadeau bonus, mon passage préféré ever and forever de toutes celles que j’ai pu voir jusqu’à présent: América de West Side Story.

Il illustre la dispute d’un couple d’immigrés et leurs divergences d’opinion sur leur condition et leur avenir dans le pays. L’un et l’autre s’envoient des piques, la danse répond à leur joute verbale, la musique, mon dieu, y a rien à dire, bref, j’adore (et en plus je trouve Rita Moreno, l’actrice qui joue Anita, vraiment mais alors vraiment jolie):

Si j’étais critique de cinéma…

lundi, octobre 18th, 2010

… j’aurais sûrement sorti mes plus belles tournures alambiquées de journliste à Télérama pour vous expliquer la beauté profonde et la boulversante tristesse de ce film: Elle s’appelait Sarah.

Si j’étais blogueuse influente j’aurais certainement été invitée à une avant première, touché la star, et pondu un article sans intérêt, tout comme celui-ci (mais que vous auriez dévoré) pour faire justement comme si j’étais critique de cinéma.

Cerise sur le gâteau,  j’aurais sans doute pu faire gagner des places. Ainsi à défaut d’avoir convaincu par les mots, j’aurais au moins pu inciter quelques personnes à aller voir ce film  (plus par opportunité ou opportunisme que par envie, mais c’est toujours ça de pris).

Sauf que je ne suis rien de tout cela.

Alors c’est pire: en plus de passer pour une aigrie, et d’écrire un article sans intérêt,  je ne vais hélas sans doute convaincre personne. Et vous ne me croirez certainement pas si je vous dis que ce film est magnifique, que Kristin Scott Thomas, actrice que j’admire pour sa finesse, son élégance et sa grâce dans son jeu mais aussi dans tout ce qu’elle fait (du choix de ses films à sa façon de répondre aux interviews) y est sublime.

Habituellement ne pas avoir de lectorat ou de reconnaissance, je m’en fout totalement parce que ça n’a pas d’importance, et je n’ai d’ailleurs pas de haine particulière contre les blogueurs influents (parfois je suis leur +1 aux évènements auxquels ils sont conviés et je trouve ça bien). Mais ce film là, je ne sais pas, il m’a parlé, m’a fait pleurer, m’a bouleversée et cette fois justement j’aimerais en avoir, de l’influence.

Je vais beaucoup au cinéma mais je parle peu des films que j’ai vus. Le plus souvent, je trouve ça inutile d’inciter les gens à aller voir un blockbuster, et les films qui me marquent vraiment sont au final peu nombreux.

Pour une fois, je suis désarmée à l’idée que cet article se perde dans le néant, pour une fois j’aimerais que les gens m’écoutent. J’aimerai qu’ils aient envie d’aller voir ce film, d’en parler autour d’eux, d’échanger, de me donner leur avis aussi. Qu’ils n’aient pas peur d’aller voir un film français, qu’ils ne redoutent pas d’aller voir un film qui parle « encore » de ça, qu’ils ne rechignent pas à l’idée d’aller voir un film sérieux, voire un film triste.

Triste mais bien filmé, bien joué et qui réussi à rendre palpable le lien entre le passé et ce présent que l’on croit loin de toutes les atrocités qu’on lit dans les livres d’histoire.

C’est une histoire très triste en effet, nécessaire et qui remue énormément, parce qu’elle parle de vérité, d’origines, d’atrocité, d’enfance brisée, de la guerre, des camps, de survie, de la rafle du vel d’hiv. Même si tout a été dit sur le sujet, même si pour une fois ce n’est pas une histoire vraie, même si… allez y.

Le Sumo ce n’est pas que pour les Japonais (ça parle de ciné mais pas que).

mardi, février 2nd, 2010

Aujourd’hui j’ai envie de parler de Sumô, un film super que j’ai vu dernièrement qui traite de l’obésité de façon plutôt rigolotte et décomplexée. L’histoire se passe en Israël et raconte le parcours de 4 gars obèses qui luttent à coup de régimes et s’affament pour essayer de maigrir et qui un jour décident d’arrêter de se torturer, de faire de leur corpulence un atout et se lancent dans l’apprentissage de l’art du Sumo.

C’est un genre de « Full Monty » qui aurait pour thème l’estime de soi, l’obésité mais surtout le regard que les autres posent sur nous. Comment dans une société qui prône la minceur comme idéal retrouver un semblant d’estime de soi quand on ne correspond à aucun des critères physiques de ce qui est défini comme la norme?

J’ai beaucoup aimé ce film. Pour plein de raisons. La première c’est qu’il est drôle (enfin moi j’ai ri), et qu’il traite d’un sujet qui au départ n’est pas franchement follichon d’une façon qui n’amène pas à la sinistrose et sans tomber dans le ridicule (c’est parfois à la limite mais ça passe au final plutôt bien). Les acteurs sont tous touchants et justes.

Et puis ce film parle des gros et ose les montrer. Et je trouve ça bien. Si on considère le corps des gros comme un tabou c’est à mon avis essentiellement parce que l’on n’ose pas les montrer.

Sans être simpliste, le thème est abordé sans fausse pudeur et sans chichis inutiles et avec beaucoup de tendresse.

J’aime bien ce regard là.

J’ai aussi beaucoup aimé ce film parce que je me suis sentie concernée. Et oui, je suis grosse moi aussi. Le poids, l’obésité est quelque chose qui me colle à la peau depuis toujours. Alors forcément dès que quelque chose en parle je tends l’oreille.

En plus avec la récente décision d’Air France de faire payer aux obèses un second siège, le sujet est dans l’actualité.

Beaucoup de gens sont persuadés que si les gros sont gros c’est de leur faute et qu’ils n’ont qu’à trouver la volonté de maigrir et puis c’est tout. Donc si tu ne maigris pas, c’est de ta faute. Fin du problème et démerde toi avec ta culpabilité.

JAMAIS on ne dit où cette volonté se puise (généralement dans le mépris que les autres vous renvoient). Car être gros n’est pas désagréable en soi (tant qu’on a pas de souci de santé). Ce n’est pas gênant de manger, ni handicapant en société. Au contraire.

Jamais non plus on ne parle des autres cultures où être gros n’est pas considéré comme une tare ou une faiblesse.

C’est souvent plus pour échapper aux regards de mépris que par envie de ressembler à un top model qu’on décide de maigrirl. Et pour en finir au plus vite on fait tout ce qu’on peut pour perdre du poids rapidement.

Ces réactions extrêmes qui ont fait le succès et l’enrichissement des marabouteux du régime (qui sont d’ailleurs dénoncés avec humour dans le film) n’ont jamais mené personne à la perte de poids définitive. Elles sont même l’exact contraire de ce qu’il faudrait faire. Tout le monde le sait, les gros y compris, et pourtant généralement à chaque fois on tombe dans le piège. Mais tous ces régimes induisent une notion d’effort qui fait entrer le gros dans la catégorie des gens qui se privent, font des efforts pour maitriser leur corps et lui redonnent un peu de considération aux yeux des autres.

Tout tourne autour de la culpabilité, jamais on ne parle de bien être.

Beaucoup de gens pensent que les gros veulent maigrir parce qu’ils n’aiment pas leur corps. D’ailleurs beaucoup de gens trouvent les gros moches. Certes, y a plus palpitant qu’un capiton ou un bourelet, mais cette raison là est beaucoup moins fotre que le mépris qu’on nous renvoie. Car le corps au final on s’y habitue (de la même façon qu’on s’habitue à son nez tordu, à ses cheveux qui tombent, à ses premières rides).Et puis surtout il y a des gens que ça ne dérange pas d’être gros ou d’être avec un gros. Et ça on ne le dit jamais non plus.

C’est tout cela que ce film s’attache à montrer. Le refus du mépris, de la culpabilisation. Il parle d’acceptation de soi, de tolérance aussi et tord le cou à beaucoup de préjugés avec humour et simplicité.

Mais ce n’est pas un refus revendicatif, on voit simplement des gens qui sont conscients de leurs faiblesses, les reconnaissent, mais qui veulent aussi  que l’on n’oublie pas leurs forces et qui veulent vivre leur vie sans que les autres les couvent d’un regard de pitié.

Des gens qui veulent juste qu’on les laisse être heureux sans les culpabiliser.

Bref j’ai adoré.

Crédit photo: allocine

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Ce film que j’ai tant aimé et que vous n'irez probablement pas voir…

lundi, décembre 28th, 2009

Et oui, malheureusement, vous n’irez pas le voir…

Parce que tout le monde s’étripe pour savoir si Avatar est une bouse en relief ou un chouette film (perso j’opte pour la seconde option) il faudra donc que vous y alliez aussi,

Parce que tout les ados se sont rués pour aller voir Twillight (bon, ok des adultes aussi, enfin il parait),

Parce que les grands pour se donner des frissons vont  voir Paranormal Activity ou Rec2,

Parce que les filles (enfin surtout moi) sont allées voir Pas si simple (ce qu’on ferait pas quand on est fan de Meryl Streep),

Parce que certains pleurent de ne pas avoir eu le temps d’aller voir Astroboy (putain mais POURQUOI ils n’ont pas appelé  ce film Astro le petit robot???),

Parce que seules les chaines du service public ou quasi en ont fait un peu la promo et que forcément c’est ringard le service public.

Parce que personne ne pond de pavé sur son blog (même pas moi c’est dire) et que « tu comprends c’est triste comme histoire » et puis « c’est Noël, un film avec un enfant qui meurt ça me fait pas trop envie » (ne rigolez pas c’est un argument que j’ai vraiment entendu, genre moi je regarde des enfants mourir sur écran tous les matins au ptit dej…bref).

D’ailleurs les blogueurs préfèrent vous emmerder avec cette nullité d’Arthur et la vengeance de machintruc, et ne savent plus à qui refiler leurs places gratos tellement ce truc est mauvais. (Mais au cas où vous auriez raté l’occase d’aller gratos au ciné vous pouvez encore vous rattraper avec le prochain Disney).

Et pourtant, il y a  actuellement à l’écran (mais dans quelques salles seulement) une pépite qui malheureusement est passée quasi inapperçue

Effectivement, Oscar et la Dame rose, c’est l’histoire d’un ptit garçon qui vit ses derniers jours. C’est triste. Mais il va rencontrer la Dame Rose, et ce qui n’aurait été qu’une histoire triste qui fait pleurer, devient du coup une belle histoire d’amitié, de compréhension de l’autre, de sourires, de sentiments, d’amour aussi, d’émotions, d’espoir, de vie.

Mais, ce n’est pas joyeux, il n’y a pas de gens qui chantent dedans (mais il y a Michelle Laroque en catcheuse, et ça vaut le détour), ce n’est pas hollywoodien, ce n’est pas non plus dans le vent de dire qu’on a chialé en regardant un film alors forcément, personne ne va le voir, et personne n’en parle.

Moi j’ai pleuré tout le long du film, ce qui ne m’a pas rendue triste pour autant, parce que c’est une belle histoire. Tellement que les maladresses du réalisateur ne m’ont pas dérangées (les scènes de catch mon dieu…), parce qu’au fond, on s’en fout que ce soit bien filmé.

Je ne sais pas quoi dire qui donnerait envie d’aller voir ce film, juste qu’il m’a vraiment touchée. Sans doute à cause de ce qui m’est arrivé dernièrement, mais pas seulement.
J’aurais aimée avoir les mots pour inciter plein de gens à aller le voir, je voulais faire un article plus tôt, mais je n’ai pas trouvé les mots qu’il faut, je ne sais pas.

N’empêche si jamais vous hésitez dans le choix de votre prochain film, allez voir celui là (on ne sait jamais sur un malentendu mêlé d’un heureux hasard qui ferait que par inadvertance vous vous retrouviez devant l’un des rares cinémas qui passe encore ce film, ça pourrait marcher :))

Crédit photo: Allociné

Le meilleur est à l'intérieur…

lundi, novembre 9th, 2009

The box, c’est une histoire simple, mais tellement efficace: une famille avec tout plein de problèmes reçoit un jour une boite contenant un bouton poussoir. S’ils appuient, ils gagnent 1 million de dollars mais (car forcément il y a un « mais ») un innocent qu’ils ne connaissent pas mourra.

J’ai adoré ce film, pour plein de raisons, mais histoire de ne pas y passer la journée en blabla qui ne servent à rien, si je ne devais en retenir que trois ce seraient celles-ci:

– Pour son scénario: ça traite du choix et de ses conséquences. Comment les assumer, peut-on revenir en arrière, comment se racheter. Et j’aime bien cette thématique, surtout quand elle est bien traitée et à rebondissements comme c’est le cas ici.

Pour l’esthétique: à la fois glauque, glamour et par moments presque fantastique c’est sublime. J’ai trouvé ce film « beau » visuellement. Pas d’effets inutiles, juste la bonne dose de ce qu’il faut là où il faut pour servir le sujet et/ou créer l’ambiance. Du coup on évite ce coté pénible « t’as vu j’ai des millions pour payer des effets spéciaux et je veux que ça se voit » qu’ont beaucoup de films américains. C’est appréciable.

– Pour Caméron Diaz: Je déteste cette actrice, généralement hystérique et au jeu sans intéret qui bien souvent joue fait office de tête d’affiche dans des navets. Mais là force est de reconnaître qu’elle est à la fois belle, très classe (je trouve que l’âge et le contexte historique du film (les années 70)  lui vont très bien) et surtout totalement à l’aise dans son rôle. Et pourtant son personnage de femme fragile et déterminée à la fois n’était pas évident, et c’est sur elle que repose tout le film. Heureusement, elle est parfaite. Que demander de plus?

Crédit photo : Allociné